La France se place dans une position d’attente suite au coup d’État au Gabon

La France se place dans une position d’attente suite au coup d’État au Gabon

Nouveau rebondissement dans les relations franco-gabonaises… Paris suspend sa coopération militaire avec le Gabon, en escomptant une « clarification de la situation politique », annonce le ministre des Armées français dans une interview accordée au journal Le Figaro. Environ 400 soldats français sont stationnés en permanence au Gabon

Cette décision fait suite à la prise de pouvoir du général Brice Oligui Nguema, qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba. Le putschiste a promis vendredi 1er septembre la mise en place d'institutions « démocratiques respectueuses des droits de l'homme », mais sans « précipitation ». Il doit prêter serment en tant que « président de la transition » lundi 4 septembre.

Le général Oligui aurait multiplié les rencontres avec les « forces vives de la nation », des partis, le corps diplomatique, les organisations internationales et les bailleurs de fond. Oligui Nguema a également dénoncé la corruption qui gangrenait le précédent pouvoir dirigé par la famille Bongo depuis plus de 55 ans.

Il propose une nouvelle Constitution et un nouveau code électoral, fermant ainsi la porte aux principaux partis de l'opposition qui militaient pour un transfert du pouvoir aux civils et notamment à Albert Ondo Ossa, arrivé en deuxième à la présidentielle du 26 août, selon les résultats officiellement proclamés.

Des doutes sur la sincérité des élections, selon Paris

L'armée gabonaise affirme avoir renversé le président Ali Bongo en raison de fraudes électorales lors de sa réélection. La junte a vivement critiqué la gouvernance jugée  irresponsable et imprévisible de l'ancien régime.
Malgré les invitations du général Oligui, le corps diplomatique n'a pas dépêché vendredi d'ambassadeurs, mais des diplomates de rang inférieur, en signe de condamnation du coup d'État, selon l'AFP.

Le ministre français des Armées a précisé que la suspension des activités militaires françaises au Gabon était différente de celle appliquée au Niger.

En effet, si la France condamne tous les coups d'État, elle considère qu'il existe des doutes sur la sincérité des élections au Gabon, contrairement à la situation au Niger où des militaires ont renversé un président élu légitimement.

Le général Oligui a assuré que la dissolution des institutions serait temporaire, dans le but de les rendre plus démocratiques, respectueuses des droits de l'homme, des libertés fondamentales, de la démocratie et de l'état de droit, ainsi qu'en luttant contre la corruption.

Le président Ali Bongo est actuellement en résidence surveillée à Libreville, tandis que son épouse Sylvia Bongo est détenue au secret. Leurs avocats ont déposé une plainte en France pour détention arbitraire.