la capitale syrienne est devenue un territoire de guerre... (Xinhua)

Syrie : la bataille de Damas fait rage, l’ONU lève le camp

Les affrontements entre rebelles et troupes syriennes s’intensifient dans les faubourgs de Damas. L’armée pilonne à longueur de journée les positions occupées par les insurgés pour les empêcher d’entrer dans la capitale.

Les tirs de mortiers et les bombardements auraient fait plus de 130 victimes, des civils pour l’essentiel, samedi 1er et dimanche 2 décembre, dans les localités proches de l’aéroport, au sud-est de Damas, dont la route avait été bloquée par les combats.

La coupure de toutes les communications, téléphone et internet, ce week-end, laissait supposer une offensive de grande envergure du pouvoir syrien qui est à l’évidence en difficulté, dans une capitale quasiment encerclée par les groupes armés, dont un grand nombre seraient affiliés à Al Qaïda, selon des sources concordantes.

De l’avis de nombreux observateurs, c’est désormais la « bataille de Damas » qui est engagée. Selon le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi, "les faits sur le terrain montrent très clairement que l'opposition syrienne progresse politiquement et militairement. Elle progresse chaque jour".

L'ONU a décidé pour sa part de "suspendre ses missions dans le pays jusqu'à nouvel ordre" et de retirer son "personnel non essentiel" de Syrie, en raison de la dégradation de la sécurité dans ce pays, a déclaré le porte-parole de l'ONU, Martin Nesirky.

C’est le moment choisi par les Américains pour accuser Damas de projeter le recours aux armes chimiques, sans doute pour accentuer la pression sur Bachar Al-Assad.

Nous sommes inquiets à l'idée qu'un régime de plus en plus assiégé (...) réfléchisse à l'utilisation d'armes chimiques contre les Syriens, a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, lors de son point de presse quotidien, rapporte l’AFP.

« La Syrie ne cesse de souligner à la partie américaine directement, ou via les amis russes, qu'elle n'utilisera pas d'armes chimiques, même si elles existaient, contre son peuple, quelle que soit la situation », a déclaré le ministère des Affaires étrangères, cité par l'agence officielle SANA, ajoutant que la Syrie défend son peuple contre le terrorisme lié à Al-Qaïda "et soutenu par des pays connus, dont le principal est les Etats-Unis en personne".