2022 : une nouvelle année, de nouvelles perspectives (Photo : DR)

2022 : une nouvelle année, de nouvelles perspectives, de nouveaux enjeux

L’année 2021 fut rude à bien des égards. Au-delà des épreuves personnelles de chacun, le monde ne s’est pas contenté que de tourner. Rétrospectivement, l’actualité a été une fois de plus marquée par des statistiques dramatiques de pandémie et l’apparition de nouveaux variants, éloignant de plus en plus la perspective d’un rapide retour « à la vie normale ». Le clivage social entre pros et anti vaccin a également généré un vif débat social en France qui a quasiment divisé la société en deux camps. 

Sur le plan international, les incendies ont marqué l’été 2021 où quasiment tout le bassin méditerranéen a vu des milliers d’hectares de foret parti en fumée, faisant des centaines de victimes dans certains pays, notamment en Algérie qui a connu les pires feux de forêts de son histoire. On note également le rapprochement israélo-marocain en parfait contraste avec la crise diplomatique entre Rabat et Alger. En Tunisie et en Libye, un flou entoure l’avenir de ces deux pays qui n’arrivent toujours pas à amorcer un renouveau politique. Idem au Liban, où le pays du cèdre s’est littéralement effondré n’arrivant plus à maintenir ses institutions.
Du côté des puissants de ce monde, rien de nouveau pour les relations russo-américaines, les deux pays ont continué à se regarder en chiens de faïence, et l’Ukraine semble constituer le principal point de discorde. L’Allemagne a pour sa part élu un nouveau chancelier, une mini révolution quand on sait qu’Angela Merkel a occupé le poste durant les 16 dernières années. Enfin, la Chine, mastodonte de l’économie mondiale, a subi de multiples pressions pour sa répression des musulmans ouïghours que plusieurs organisations humanitaires continuent de dénoncer.

Quelles seront les tendances marquantes pour l'économie en général en 2022 ?

Bien que ce rapide résumé de l’année 2021 ne soit pas très glorieux, on est quand même loin de l’apocalypse socio-économique que l’on nous prédisait pour l’après-pandémie. Et qu’on se le dise tout de suite, la nouvelle année ne sera pas dénuée de défits. 
LA question que tout tout le monde se pose : va-t-on venir à bout de cette crise sanitaire en 2022 ? Et surtout de ses conséquences ? La pandémie aura bel et bien changé l’humanité de façon pérenne. En effet, nous devons désormais nous préparer à des changements importants concernant nos modes de production et de consommation : davantage de visioconférences et d’e-commerce ont été mis en place et moins d’achats physiques dans les commerces de détail traditionnels ont été enregistrés. C'est semble-t-il une tendance de fond qui se confirmera en 2022, même s'il y a un retour à la normale. La demande de biens immobiliers commerciaux pourrait diminuer, celle de logements pourrait augmenter.
En ce début d'année, la consommation continue de "poursuivre son rattrapage" dans les secteurs en dessous de leur niveau d'avant la pandémie, tandis que l'investissement pourrait augmenter modérément en raison des difficultés d'approvisionnement toujours fortes. Ce premier trimestre devrait toujours être marqué par une inflation toujours forte, "globalement autour de 2,7%" sur un an, poursuivant le mouvement à l'œuvre depuis des mois sur fond de forte hausse des tarifs de l'énergie et de tensions sur les chaînes d'approvisionnement mondiales.

Comment s'annonce l'année 2022 pour les pays du bassin méditerranéen ?

Les pays exportateurs de pétrole de la région méditerranéenne devraient enregistrer une croissance notable en cette année 2022, à condition que le retour à la normale se confirme en 2022. Cette croissance sera également la conséquence de l’augmentation du prix des hydrocarbures et de la politique de l'Opep+ qui vise à augmenter progressivement la production en fonction de l'amélioration de la demande.
Pour l’Algérie, l’année 2022 veut s'annoncer comme étant celle du renouveau économique comme l’a souhaité, lors de ses vœux à la nation, le président Abdelmadjid Tebboune. La dépendance quasi totale de l'économie algérienne envers la rente pétrolière « est fatale pour l'intelligence et l'esprit d’initiative », avait signifié le chef de l'État. À partir des deux prochaines années, la dépendance aux hydrocarbures devra être réduite d'au moins 80%, avait-il souhaité. L'Algérie, qui ambitionne d'opérer sa révolution industrielle pour s'affranchir de sa dépendance au secteur des hydrocarbures, doit améliorer le climat des affaires et lever les barrières administratives. Sur le plan social, on s’attend à des revalorisations importantes des salaires de la Fonction publique à travers l’allégement de l’IRG et la révision du point indiciaire qui impliqueront sans doute des augmentations salariales considérables. L’autre mesure sociale phare est la mise en application de l’allocation chômage. Selon le Premier ministre, cette aide financière sera allouée aux jeunes sans emploi âgés de 19 à 40 ans.
Du côté marocain, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement s'attend à une croissance de 3,2 % en 2022. Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques régionales publié jeudi, la Banque indique que le succès de la campagne de vaccination du Maroc conduira à une réouverture plus rapide de l'économie, malgré une reprise prudente du tourisme au niveau mondial. L'économie du Royaume bénéficie d'une bonne saison des pluies et de la reprise économique en Europe, principal partenaire commercial du Maroc. On s’attend également à une augmentation des exportations du phosphate et dans le secteur automobile, affirme la Banque européenne.
Dans son rapport, la BERD a révélé que la région du sud et de l'est de la Méditerranée (SEMED) a déjà amorcé un accroissement économique. Ce rebond est particulièrement perceptible dans les secteurs de l'agriculture et des télécommunications. Selon les prévisions de la banque, une croissance économique plus notable de la région dépendra de la vigueur de la reprise mondiale, des progrès dans le déploiement de la vaccination, des développements politiques et de la mise en œuvre des réformes de l'environnement des affaires.