« The Lancet » met en garde contre une étude publiée dans ses colonnes

The lancet emet de sérieuses réserves sur l'étude de Mandeep R. Mehra

Face au tollé mondial des scientifiques à travers le monde, la revue médicale britannique a fini par publier une mise en grade (« expression of concern ») sur un article paru le 22 mai dernier.

Rédigée par 4 médecins (Mehra, Desai, Ruschitzka et Patel) sous le titre, traduit en français, de «Hydroxychloroquine ou chloroquine avec ou sans macrolide pour le traitement de COVID19 : une analyse du registre multinational», l'étude avait conduit l’OMS à suspendre provisoirement un essai clinique. La France avait immédiatement suspendu l’utilisation à l’hôpital de hydroxychloroquine contre le Covid-19.

Dans le communiqué publié en anglais, la revue emet de sérieuses réserves : 

D’importantes questions scientifiques ont été soulevées concernant les données rapportées dans l’article de Mandeep Mehra et al, annonce le LancetBien qu’un audit indépendant sur la provenance et la validité des données ait été commandé par les auteurs non affiliés à Surgisphere [la société américaine qui les avait collectées] et soit en cours, avec des résultats attendus très prochainement, nous publions une expression d’inquiétude pour alerter les lecteurs sur le fait que de sérieuses questions scientifiques ont été portées à notre attention. Nous mettrons cet avis à jour dès que nous aurons de plus amples informations. 

Capture d'écran : Communiqué original de la revue the Lancet qui remet en cause sa propre étude 

 

C’est l’étude qui devait clore le débat… Et qui l’a relancé de plus belle !

Cette étude publiée dans le Lancet ne reposait pas sur des essais cliniques « randomisés » où les traitements évalués sont normalement administrés à des groupes de patients aux caractéristiques comparables, constitués de façon aléatoire. Elle reposait encore moins sur les études dites « en double aveugle », où ni l’équipe médicale ni le patient ne savent quel traitement reçoit ce dernier.

Elle se fondait sur une compilation statistique de dizaines de milliers de dossiers médicaux électroniques (“big data”) réalisée par une mystérieuse petite société baptisée “Surgisphere“, totalement inconnue du monde médical.

Dans un tweet publié sur son compte, le Pr Didier Raoult n’avait pas hésité à dénoncer de “fake data” suite à la publication. 

“Il n’est pas possible. qu’il y ait une telle homogénéité entre des patients de 5 continents différents. Il y a manipulation préalable, non mentionnée dans le matériel et méthodes, ou ces données sont faussées”, a-t-il encore écrit au lendemain de la publication de l’étude. 

Le Pr.Raoult a ouvertement critiqué les méthodes utilisées ainsi que les auteurs dans une vidéo publiée mardi 2 juin