Des milliers de manifestants après l'acquittement des généraux de Moubarak

Egypte : six généraux de Moubarak acquittés faute de preuves

Les Egyptiens sont descendus aujourd'hui encore en masse dans les rues, après l'acquittement des généraux du président déchu Moubarak et la relaxation de ses deux fils. La tension est à son comble, à quinze jour de l'élection présidentielle. Depuis le 2 juin, les Egyptiens sont en colère après l'achèvement du procès, sensé être celui du siècle, sur la condamnation de Hosni Moubarak et de son ministre, à la prison à perpétuité pour avoir donné l'ordre de tirer à balle réelle sur la foule, durant la révolution égyptienne.

Un jugement "nul et non avenu" pour les avocats des victimes

A la prononciation de la sentence, les millions d'Egyptiens qui suivaient le procès en direct sont spontannément sortis manifester leur colère. La place Tahrir s'est à nouveau remplie de manifestants exaspérés par un système qui semble être indélogeable.

« C’est un demi-procès, c’est injuste ! Moubarak et sa clique auraient dû être tous condamnés à mort », clame l’un des protestataires. « Moubarak est peut-être trop vieux, mais Habib El Adli aurait dû être pendu sur la place Tahrir », affirme un autre.

Dans toutes les grandes villes du pays, à Alexandrie, Suez ou encore Port-Saïd, des manifestations ont été organisées. De nombreux égyptiens ont passé la nuit place Tahrir et hier après-midi encore, on avait du mal à se frayer un chemin dans la foule.

Une aubaine pour les frères musulmans

Le docteur Mohamed Morsi, candidat des frères musulmans au deuxième tour de l'élection présidentielle, a rejeté la sentence prononcée et n'a pas manqué de promettre de rejuger Moubarak, s'il est élu le 17 juin prochain. Il a apporté son soutien aux révolutionnaires et a réaffirmé sa solidarité avec le mouvement de protestation. "Je suis avec vous, nous allons tous ensemble poursuivre la révolution", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse organisée suite au jugement de Moubarak.

A l'inverse, Ahmed Chafik, dernier premier ministre de Moubarak présent au second tour de la présidentielle, a simplement exprimé sa satisfaction en tweetant "La condamnation de Moubarak prouve que personne n’est au-dessus de la loi..."