Vidéos : gilets jaunes, les samedis se suivent, les tensions s’aggravent, Edouard Philippe annonce un moratoire

C’est l’info du jour. Après 18 jours d’un inédit mouvement des gilets jaunes en mode amplification, le Premier Ministre a enfin annoncé ce mardi 4 décembre quelques mesures, comme la mise en place d’un moratoire de 6 mois sur certaines hausses prévues pour janvier 2019. Des "mesurettes" pour le mouvement des gilets jaunes qui ne fait plus dans la demi-mesure. Zoom…

Flashback. Trois semaines après le lancement du mouvement des gilets jaunes, un nouveau cap a été franchi ce samedi 1er décembre. Le nouveau système de barrages filtrants mis en place sur les Champs-Elysées où d’incroyables scènes d’insurrection avaient été observées le 24 novembre, n’a pas empêché le déferlement d’une nouvelle et troisième vague jaune de tensions aggravées. En mode aiguë, tant la colère des gilets jaunes gronde et enfle dans tout le pays face à ce que les citoyens considèrent comme un grand manque de réponses à la longue liste des revendications qu’ils égrènent à qui veulent les entendre dans tout l’hexagone comme à la Réunion.

Le symbole de l'Arc de Triomphe

Cela a donné ces scènes filmées à  l’Arc de Triomphe, scènes qui ont fait le tour du monde et resteront dans les annales, comme celle-ci :

En réunion hier soir avec Emmanuel Macron, le Président et son Premier Ministre Edouard Philippe ont dû se rendre à l’évidence : la stratégie du pourrissement ne fonctionne pas, le mouvement de colère jaune vire au rouge pour ne pas donner d'autres couleurs : 4 morts, des centaines de blessés et des milliards de dégâts sont d’ores et déjà enregistrés, milliards envolés comme les 3 milliards de l’ISF cette année ; et en dépit de l’approche de Noël, la mobilisation se poursuit au quotidien dans la France entière, un nouvel appel à un rassemblement dans la capitale étant prévu pour le samedi 8 décembre. Ce mardi 4 décembre 2018, jour de la Sainte Barabara, Edouard Philippe a donc effectué cette déclaration officielle de Matignon dont chacun juge et jugera la teneur, alors que selon tous les derniers sondages, 3 français sur 4 soutiennent encore et toujours la mobilisation des gilets jaunes.

Stasis

Problème pour le couple exécutif : cela ne passe pas au niveau des gilets jaunes qui, d’où qu’ils viennent, d’où qu’ils soient dans ce mouvement non structuré, montrent qu’ils ne sont pas bêtes puisqu’ils connaissent par exemple le niveau du SMIC, là où la langue d’une députée fourche à jamais quand la question leur est posée en face à face sur un plateau télé.

Bref, le divorce est consommé. Les gilets jaunes connaissent autant le niveau du Smic qu’ils savent compter les centimes. Ils comprennent aussi que suite à la stratégie gouvernementale et présidentielle de l’essoufflement, stratégie qui a abouti à tout ce que l’on a pu voir jusqu’ici, les mots "moratoire" ou "suspension" transpirent la stratégie de report. Un premier recul certes, mais pas suffisamment concret et immédiat, sans aucun doute non plus aucun. Ils l’ont compris et le disent sur tous les ronds-points : ils ne lâcheront rien parce qu’ils ne croient pas au Père Noël dans six mois... Et suite à près de trois semaines de morgue et de mépris face à leurs cris de colères qui s’intensifient au fil du temps, ils ont aussi compris que la stratégie gouvernementale actuelle était maintenant celle de l’étouffement avec dans le viseur, samedi, la violence extrême de tous les côtés. Sur un air de bataille dans l’opinion publique. Liberté, égalité, fraternité ? A suivre, alors que depuis samedi, les ambulanciers se sont mobilisés pacifiquement devant l’assemblée nationale, tandis que près de 200 lycées ont aussi été bloqués.