Gérald Kierzek, médecin urgentiste à l'Hôtel Dieux (Paris)-Photo: DR

Gérald Kierzek (VIDEO) : "Il faut arrêter l'hystérie médiatico-politique autour de ce pass"

Gérald Kierzek était l'invité de RMC Info Talk Sport. Il dénonce le maintien du pass vaccinal alors que l'évolution épidémique ne le justifie pas. Dès le départ, il n'y avait pas de justification médicale....il y voit surtout une décision politique à la veille de l'élection présidentielle. 

On traite le coronavirus comme si c'était Ebola

Question : On se demande s’il faut supprimer le passe vaccinal parce que l’on a l’impression que ça se détend dans plein de pays et nous on lève les restrictions et on garde celle-là qui est la plus emblématique. Est-ce qu’on aurait intérêt à le supprimer ce passe vaccinal ?

Réponse: Tout dépend de quel point de vue vous parlez. Soit médical, soit politique. Sur le plan médical, cela n’a aucun sens, cela n’a poussé à rien du tout. si ce n’est qu’à aller contraindre les gens à aller se faire vacciner l’été dernier avec le pass sanitaire. Le passe vaccinal est complètement décalé, parce que l’épidémie est complètement finie avec Omicron les cas sont complètement bénins. On voit bien qu’il y a eu une temporalité médicale qui n’était pas du tout en adéquation avec la temporalité politique.

Il a été mis en place trop tard (médicalement parlant)

Aujourd’hui il est maintenu, à mon avis juste avant les élections, il va être levé pour que le président ne renie pas ce qu’il a fait, et surtout pour dire : "regardez comme ça a bien fonctionné". L’épidémie redescend naturellement, et ce n’est pas parce qu’il y a une corrélation temporelle qu’il y a une causalité. Ce n’est pas ces choses qui ont fait baisser l’épidémie. Est-ce que vous pensez que prendre votre café assis au lieu de le prendre debout est ce qui a fait baisser le nombre de réanimations?  on voit bien que non… considérer le coronavirus comme si c’était Ebola, alors que c’est pas le cas et encore moins avec Omicron. Vous pouviez comprendre au début les mesures restrictives en mars/avril 2020, parce qu’on savait pas ce qui allait nous tomber sur le coin de la figure.

Mais rapidement, on a compris que c’était la maladie des plus fragiles, la bonne médecine et la bonne politique de santé publique ça aurait été de protéger les plus fragiles. Il y a eu une hystérie médiatico-politique, le président de la république a essayé de s’en sortir en janvier 2021 en disant : "on ne reconfinera pas". Et puis à la fin, et à l’approche des élections, il se dit : "je vais protéger non pas les plus fragiles mais les boomers". c’est-à-dire son électorat, parce que c’est l’arme de sortie médiatique et politique...