A quand des menus à prix cassés le lendemain et la veille de la St Valentin ?

Business de la St Valentin : les abus des restaurateurs ?

La St Valentin constitue le pic de fréquentation le plus important de l'année pour les restaurateurs. Tandis que certains ne bougent pas leurs cartes, ils sont 15%  plus nombreux par rapport à l'an dernier à proposer un « menu spécial St Valentin », à un prix bien plus élevé. Mais est-il vraiment justifié ?

Le « yield management » s'invite à la table de nos restaurants

Les restaurateurs le savent. Remplir une salle le soir de la St Valentin avec des couples en mal de romantisme est aussi facile que de vendre des glaces en pleine canicule.

Cerise sur le gâteau, la dépense moyenne ce soir-là est bien plus élevée, environ 40 euros / amoureux (***). Si certains restaurateurs ont mis du cœur à l'ouvrage pour concocter une délicieuse carte « spécial St Valentin », d'autres proposent un menu qui n'a de spécial que son prix.

« Plus personne ne s'étonne de payer plus cher un billet de train en période de forte affluence. Pourquoi jetterait-on la pierre aux restaurateurs de vouloir en faire autant le soir de la Saint-Valentin ? » se défend ce restaurateur sur les réseaux sociaux.

La faute au « yield management », une technique marketing déjà très utilisée dans les transports et l'hôtellerie consistant à souffler le chaud et le froid sur les tarifs, en fonction de la demande. Propulsé par la révolution numérique du secteur, ce nouvel ingrédient marketing viendra pimenter le montant de l'addition dans les restaurants.

Réserver un restaurant (à la Saint Valentin) comme on achète son billet d'avion (pour Venise)

« Ce n'est que le début ! Dans quelques années, vous mangerez au restaurant le même plat que le couple de la table voisine, mais à un prix différent, selon que vous ayez ou non réservé à l'avance, comme pour les billets d'avion. » prédit Antoine Girard le fondateur de la start-up www.Guestonline.io , fer de lance du groupe Bocuse pour digitaliser le monde de la restauration.

Pour satisfaire les romantiques radins, les restaurateurs devront garder à l'esprit que le « yield management » fonctionne aussi dans l'autre sens. A quand des menus à prix cassés le lendemain et la veille de la St Valentin ?

Antoine Girard