Marseille. L'association « Un Centre-ville pour Tous » : «Nous mettons en cause la responsabilité politique des élus !»

Les sapeurs-pompiers continuent à découvrir des corps sous les gravats des deux immeubles qui se sont effondrés lundi 5 novembre à Marseille.  A l'heure où ces lignes sont écrites, le procureur de la République annonce la découverte de trois corps. Au moins 7 personnes étaient portées disparues après cette catastrophe.

Le drame révèle l'abandon par les élus du quartier populaire de Noailles. "Nous sommes dans une situation d'incurie généralisée de la municipalité qui se désintéresse de ce quartier, habité par une population pauvre et des couches moyennes", dénonce mardi 6 novembre sur l'antenne de France Info Patrick Lacoste, membre de l'association un Centre-ville pour Tous.

Le responsable associatif revient sur les opérations de réhabilitation entreprises entre 2009 et 2014, qui n'ont pas été menées à terme. "Les bureaux d'études avaient conclu que la moitié des immeubles concernés, c'est à dire le quart du quartier, restait à traiter de manière importante, car c'était justement les immeubles les plus dégradés", explique-t-il

"Nous mettons absolument en cause la responsabilité politique des élus, qui mettent l'argent ailleurs" martèle-t-il, rappelant que sur le quartier, il manque des écoles et des équipements sociaux.

Plus de 100.000 personnes logées dans des conditions dangeureuses ou insalubres sur le centre-ville

La mairie a renoncé à investir dans l'aide aux propriétaires pour faire du logement social, elle a préféré vendre le patrimoine pour des réalisations de prestige, à l'image de l'hôtel Noailles en construction.

Plusieurs dizaines d'immeubles seraient dans un état lamentable, risquant de s'éffondrer, entre les quartiers de Noailles et de Belsunce, précise Patrick Lacoste.

"Il faut une intervention publique massive", affirme-t-il, rappelant qu'un rapport remis au ministre du logement en 2015 pointe 100.000 personnes logées dans des situations potentiellement en danger ou insalubres, en particulier sur le centre-ville.

"Ce rapport aurait dû conduire vers une action, or, il a été caché aussi bien par l'Etat que par la municipalité pendant 6 mois. Il a été révélé lors d’une conférence de presse par le Délégué général de la fondation Abbé Pierre et notre association", rapporte-il. Edifiant !