L'écoute à distance est désormais autorisée

France : le Parlement approuve un article de loi autorisant l’activation à distance des téléphones portables

C’est désormais possible, la justice française peut ordonner l’écoute à leur insu d’individus impliqués dans des affaires de terrorisme ou autres qualifiées de « très graves ». La gauche dénonce une « dérive autoritaire », une nouvelle porte ouverte à la violation des libertés

Souriez, vous pourriez être filmé et écouté… Les Parlementaire français ont approuvé mercredi 5 juillet par 80 voix contre 24 un article du projet de loi de programmation pour la justice autorisant la possibilité d’activation à distance des téléphones portables pour écouter et filmer des personnes visées dans des enquêtes de criminalité organisée et de terrorisme.

Les députés du camp présidentiel, Les Républicains (LR) et le Rassemblement National (RN) ont voté pour. Ceux de la Nupes (Socialistes, communistes, Verts) ont voté contre, ainsi que le président du groupe LIOT (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires), Bertrand Pancher.

Un dispositif "d'intrusion dans la vie privée"

« On est loin du totalitarisme de 1984 », le roman de George Orwell, « il y a des gens dont on va sauver la vie », a argumenté le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti. Dans son camp, on parle de « garanties » et on affirme que cette captation de propos et d’images sera réservée aux affaires les « plus graves »

Elle  serait autorisée quinze jours renouvelables une fois par le juge des libertés et de la détention, et deux mois renouvelables par un juge d’instruction jusqu’à une durée maximale de six mois.

La gauche dénonce un dispositif légal « d’intrusion dans la vie privée ». Les députés de La France insoumise (LFI) alertent sur une « dérive autoritaire ».

Seule une parlementaire du camp présidentiel souligne une « disproportion » entre le but recherché et ces mesures, parlant d’un « œil qui nous surveillerait ».