Élection présidentielle 2022 : Arnaud Montebourg propose de bloquer les transferts d'argent privé vers les pays refusant de rapatrier les clandestins.

Arnaud Montebourg veut « taper au portefeuille » des étrangers

Invité du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, dimanche 7 novembre, le candidat à l’élection présidentielle Arnaud Montebourg veut « taper au portefeuille », en bloquant les transferts d’argent privé d’étrangers vers les pays qui refusent de rapatrier leurs ressortissants en situation irrégulière.
Le candidat estime que la « machine à intégrer » française ne fonctionne plus. 

 

 Vous avez aujourd’hui 100 000 mesures d’obligation de quitter le territoire qui pèsent sur des personnes en situation irrégulière qu’on n’arrive pas exécuter. Ces personnes sont là et sont d’ailleurs souvent des délinquants. Arnaud Montebourg

Faire monter la pression en créant des restrictions de transferts d’argent privé

« Il y a 11 milliards de transferts d’argent qui passent par Western Union sur l’ensemble des pays d’origine », explique le candidat à la présidentielle, avant de préciser : « Nous bloquons tous les transferts aussi longtemps qu’on n’a pas un accueil de coopération. Ce sont des transferts d’argent privé qui aujourd’hui sont une manne pour ces pays, et nous avons besoin de dire : ça suffit. »

« Pour moi, la privation des visas ne fonctionne pas », a insisté Arnaud Montebourg, alors que la France a récemment annoncé la réduction du nombre de visas accordés aux Algériens, Marocains et Tunisiens pour mettre la pression sur leurs gouvernements, jugés peu coopératifs sur la réadmission des Maghrébins expulsés de France. Selon l’ex-ministre de l’Économie et du Redressement productif, « la machine à intégrer » ne fonctionne plus en France. Elle doit doit se baser sur plusieurs principes : « Apprendre le français, respecter les lois, admettre les valeurs de la société française, comme la laïcité, et travailler, avoir des ressources. »

Multiples réactions à gauche…comme à droite

Cette proposition de l'ex-ministre socialiste a été très critiquée à gauche, certains l'accusant de reprendre des thèmes de l'extrême droite. "Ne passez pas sur ce terrain glauque", l'a exhorté le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, ajoutant sur Twitter : "La proposition commune Montebourg/Zemmour contre les transferts de salaires aux familles dans les pays d'origine augmentera les causes d'émigration. Cruel, injuste, stupide."

Pour sa part, l'écologiste Sandrine Rousseau l’invitant ironiquement a revenir a ses premières idées à travers un tweet ou elle déclare: "Arnaud, reviens avec nous ! À gauche, en sortant du studio".
Quant au polémiste Eric Zemmour, toujours pas officiellement candidat, il s’est voulu moqueur en indiquant : "En panne d'idées, Montebourg a regardé en replay les vidéos de ma chaîne YouTube. Bravo Arnaud !".

Campagne poussive de Arnaud Montebourg

L’ex-ministre socialiste peine toujours à décoller dans les sondages où il vogue entre 2 et 4 %. Des intentions de vote qui ne concordent pas avec les ambitions du candidat qui, malgré l’absence d’appui d’un parti politique, a confié « éprouver de la légitimité à porter au pouvoir » les « idées, combats et projets portés dans le passé » et aujourd’hui devenus, selon lui, « le centre de gravité des convictions des Français », comme la lutte contre la mondialisation néolibérale, la réindustrialisation ou encore la VIe République.
Le candidat malheureux aux primaires socialistes de 2012 et 2017, dont le slogan de campagne est la « remontada de la France », assure qu’il ne compte pas faire une candidature de témoignage, et souhaitait occuper un « espace vide » entre un Jean-Luc Mélenchon « qui stagne dans les sondages » et une Anne Hidalgo jugée sans programme, dont « la politique est plus proche de celle d’Emmanuel Macron que de celle des socialistes ».