Dans la nuit de mardi à mercredi, l'Iran tire une douzaine de missiles sur des bases américaines situées en Irak

L'Iran contre attaque en ciblant des bases américaines en Irak

Après l'assassinat de Soleimani, l'Iran riposte en frappant des bases en Irak. Les Gardiens de la révolution ont menacé de frapper Israël et "des alliés" des États-Unis. L'Iran avait menacé Washington de représailles à l'assassinat du général iranien Qassem Soleimani. Cinq jours après, Téhéran a lancé, aux alentours de 1 h 30 (heure locale), plus d'une dizaine de missiles balistiques contre deux bases militaires irakiennes abritant des forces de la coalition menée par les États-Unis. Ces frappes, survenues en trois vagues, ont touché les bases d'Aïn al-Assad (ouest) et Erbil (nord), a déclaré mardi 7 janvier le département américain de la Défense, confirmant une information de la télévision d'État iranienne.

Attaque d’une monarchie du Golfe, prise d’otages, harcèlement des troupes américaines par les milices en Irak… L’Iran promet de venger la mort de Soleimani. L’Otan l’appelle à "la retenue".

Des milliers d’Iraniens ont déferlé ce lundi dans les rues de Téhéran pour rendre hommage au général Qassem Soleimani, abattu le 3 janvier par un drone américain. Aux cris de "Mort à l’Amérique""Mort à Israël", la foule a appelé l’Iran à se venger. 

L'Iran menace de frapper Israël et "des gouvernements alliés" de l'Amérique après l'attaque nocturne. "Nous conseillons au peuple américain de rappeler les troupes américaines (déployées dans la) région afin d'éviter de nouvelles pertes et de ne pas permettre que la vie de ses soldats soit davantage menacée par la haine toujours croissante du régime" américain, peut-on lire dans un communiqué de l'armée iranienne. 

Donald Trump s'exprimera mercredi matin sur la riposte iranienne

Le président des Etats-Unis Donald Trump suit de près les attaques visant des installations américaines en Irak, a annoncé mardi soir la Maison Blanche.

"Nous sommes au courant des informations concernant des attaques contres des installations américaines en Irak. Le président a été informé, suit la situation de près et consulte son équipe de sécurité nationale", a indiqué Stephanie Grisham, porte-parole de l'exécutif américain.

Le Sénateur Républicain Lindsi Ghraham considère que l'attaque des bases militaire en Irak par l'Iran est un acte de guerre et que le président américain Trump a bien la possibilité d'agir en conséquence selon l'article 2 de la constitution.

Le risque d’escalade est réel. Donald Trump a averti qu’il était prêt, en retour, à frapper 52 cibles en Iran, menaçant même de "toucher des sites culturels".
 

L'Iran pourra-t-elle faire le poids contre les Etats-unis et ses alliés ? 

Fondé en 1979 lors de la révolution iranienne, le corps des Gardiens de la révolution, placé sur la liste des organisations terroristes des États-Unis, constitue la meilleure force armée de l'Iran, disposant des technologies les plus modernes du pays, en regard d'une armée régulière nombreuse mais mal équipée.
Si l'Iran dispose d'une force défensive considérable, ses capacités offensives sont pourtant assez limitées, et ne lui permettraient pas d'entretenir très longtemps et massivement des forces armées en dehors de son territoire, faute de moyens financiers, techniques et logistiques suffisants.

Les Gardiens de la révolution comprennent les forces Al-Qods, l'unité d'élite en charge des opérations extérieures qui était commandée jusqu'à présent par le général Qassem Soleimani, auquel vient de succéder le général Ismael Qaani; et la milice Basij, fondée par l'ayatollah Khomeini et constituée de volontaires, en charge de la sécurité intérieure –elle a notamment été mobilisée lors de la meurtrière répression des manifestations de novembre.

Les lourdes sanctions économiques qui ont frappé l'Iran ces dernières années ont entravé ses importations d'armes,relativement faibles par rapport à celles des autres pays de la région. La valeur des importations iraniennes de défense entre 2009 et 2018, dont la plupart proviennent de Russie et de Chine, représentait ainsi l'équivalent de seulement 3,5% des importations de l'Arabie saoudite sur la même période. Au total, le budget iranien de la défense constitue 3% du PIB –la France est à un peu moins de 2% et l'Arabie saoudite autour de 8,5%.