Un 66è Musc’art de tous les records

Un 66è Musc’art de tous les records

Un Musc’art 66 (presque) diablement bon ! On aura encore battu deux records ce 5 avril au restaurant Côté Mer de Frontignan, avec pas loin de 40 personnes présentes ce soir-là et 25 à la table du repas final ! Il y a des jours comme ça où l’on redevient optimiste sur le statut de la culture à Frontignan, avec le sentiment de satisfaction pour le travail accompli afin de la faire vivre. Et ceci grâce à ce public de fidèles, renforcé à chaque fois de petits nouveaux qui viennent prendre leur premier bain-normal à Côté Mer !- d’intelligence, d’amitié, de rencontres, d’échanges et de projets qui fait la force de ce cénacle artistico-littéraire auquel tient tant son animatrice, Angela Mamier, soutenue qu’elle est par une équipe non moins convaincue de l’utilité du travail effectué.

« Purificatio », par le feu, omniprésent.

C’est avec Marco Libro-Marc Tarlet pour les intimes- qu’Angela Mamier a ouvert la soirée, en présentant d’abord le parcours de l’auteur de polars, bien connu à Frontignan où il est arrivé comme enseignant et directeur d’école, natif d’Eure-et-Loir qu’il est. Une balade au bord du canal du Rhône à Sète, son goût pour la Série Noire et l’envie d’occuper sa retraite à écrire ont donné en 2009 son premier roman noir, « L’homme du canal », lequel a été suivi de cinq autres titres tout aussi noirs d’une littérature qu’il qualifie « de crise ». Un fait divers troublant au départ et la police arrive pour mener une enquête approfondie, qui aboutit toujours à un épilogue circonstancié où  la lumière tombe enfin sur tous les personnages en scène, qu’ils soient enquêteurs ou suspects.

Dans « Purificatio », son dernier livre, Marco dit « avoir mélangé tous les genres et thèmes qu’on peut aborder dans une telle littérature ». Ainsi, réalités sociales, les dégâts d’un psychopathe, les secrets de famille, la politique, le bizutage, la violence d’aujourd’hui ont été utilisés pour décrire « le cheminement d’un être humain qui l’a mené à faire ce qu’il a fait ». Et dans Purificatio il a abordé les méfaits causés par les extrémismes religieux de tous poils qui poussent au crime.

Dans un dialogue avec le public, Marco a évoqué les rencontres qu’il peut avoir en été sur le marché de Frontignan, avec ses lecteurs, parfois contradictoires dans leurs observations mais toujours élogieux sur l’œuvre. Une œuvre qu’il va poursuivre en couleur noire, avant d’aborder « une blanche » un jour, pourquoi pas, a-t-il reconnu. Marco, a enfin  mis en garde les futurs auteurs en puissance, sur les méfaits de certaines « éditions » qui se révèlent être parfois des pièges.

Miranda « parle à l’âme des gens ».

Après Marco, Miranda, c’est la figure, bien connue à Frontignan, la voix, la main de la sculptrice, de l’artiste peintre mais désormais, la plume de poétesse que le monde de l’art local doit prendre en compte, depuis la parution de son dernier ouvrage « Les chansons de ma vie », sorti grâce à ce formidable geste de solidarité effectué par toute sa bande d’amis, à l’image de celle qui « veut le meilleur du monde  et a soif de beauté », comme l’a dit Angela Mamier. Sincérité du sens artistique, complicité avec la terre du sud à laquelle elle est attachée, des textes qui parlent au cœur, écrits dans une sorte d’art- thérapie pour conjurer de durs moments de vie, Miranda est une sorte de « Madame Bovary moderne ».

Et dans ses textes lus par Marie Doutrelant avec beaucoup de sensibilité, on retrouve la mer, les oiseaux, mais aussi, en « dentelière des mots » qu’elle est, une pointe d’autodérision ironique sur l’homme et l’existence, qui font à la fois la finesse et la force de sa « philosophie », une philosophie tant et si bien affirmée qu’elle a fait sortir l’éminent ami peintre Raymond Attanasio de sa réserve quand il a affirmé que les textes de Miranda « parlaient à l’âme des gens….et qu’il allait s’en inspirer pour son œuvre future ».

Jacques Péchoux allait alors lire la préface qu’il a écrite pour Miranda

et Eric Gohier, sa postface-au style très remarqué, avant que Miranda ne lise un poème pour Jacques et Angela, un poème pour elle.

Enfin, c’est Gérard Faget, avec sa guitare, qui a chanté des textes de Miranda, laquelle y a trouvé le prolongement de ses chansons, chantées à Paris par Denise Lengrand dans les cabarets (voir sur You Tube).

Dédicaces des deux auteurs et repas « stéphaniesque » ont complété cette soirée riche en tous points.