Qui sont les Daltons, groupe qui fait la loi a Lyon ?

Lyon : Désarroi des autorités face aux Daltons

Rodéos urbains, clips de rap : les « Dalton » font tout pour provoquer « Lucky Luke », terme générique utilisé pour désigner les autorités qui, de leur côté, font tout pour les stopper. Selon Lyon Mag, un individu, vêtu de la tenue jaune et noire des Daltons, a escaladé un grillage puis a livré un colis aux détenus se trouvant à l’intérieur des murs, probablement à l’attention de Many GT, leader du groupe, emprisonné depuis quelques mois dans le pénitencier lyonnais. L'incident s'est produit dans le 8ème arrondissement de Lyon dans le périmètre de la prison de Lyon-Corbas aux alentours de 16h30.
Toujours selon Lyon Mag, l'homme qui filmait la scène en direct sur Instagram dialoguait tranquillement avec les prisonniers qui hurlaient à la gloire des "Daltons". En repartant, il a laissé en souvenir le haut de son déguisement. 

 

Qui sont les Daltons, groupe qui fait la loi a Lyon ?

Les Dalton sont un collectif de rappeurs lyonnais passés maitre dans l’art de défier les autorités à travers des rodéos urbains en plein centre-ville, des actions spontanées comme celle du stade de Décines ou encore à l’aide de clips musicaux prônant armes, drogues et violences. Les Daltons font beaucoup parler d'eux notamment en mettant en scène leurs victoires sur la police avec exhibition d’armes et acrobaties à moto dans des clips de rap. C’est à la suite d’un de ces rodéos que Many-GT a été incarcéré et condamné à neuf mois de prison au mois d’août. Un autre membre du groupe est en détention provisoire depuis un coup de filet le 23 octobre qui avait abouti à trente interpellations. « On connaît la prison, ça ne fait peur à aucun Dalton », s'est vanté le représentant du collectif, ajourant : « Les Dalton, c'est une famille qui grandit de jour en jour, ils en attrapent un, ça en excite dix, c'est exponentiel ».
Jeudi soir, deux spectateurs portant le costume rayé des protagonistes de la série du dessinateurs belge Morris, Lucky Luke, ont fait irruption lors du match de football OL-Sparta Prague. Provoquant quelques minutes d'interruption, ils ont rapidement été interpellés sous les sifflets des spectateurs. L'action a été diffusée en live sur le compte instagram @daltons_69, principal relais des coups d'éclat du collectif lyonnais qui a déjà connu des interpellations et des sanctions judiciaires.

Les Daltons en négociations avec les autorités

Mercredi, un jeune de 19 ans a été condamné à huit mois avec sursis par le tribunal correctionnel de Lyon pour un rodéo urbain organisé le 29 octobre place Bellecour, au cœur du centre-ville et diffusé en direct sur Instagram. Sa peine a été assortie d’un sursis probatoire pendant une durée de deux ans, avec obligation de travailler, obligation de suivre un stage de sensibilisation à la Sécurité routière, et une interdiction de conduire des motos.

Invités sur le plateau de Cyril Hanouna, dans Touche pas à mon poste, quatre membres du collectif ont détailléé leurs motivations, sans réellement convaincre du bienfondé de leurs actions. « C’est quelque chose de métaphorique qui représente la réalité de ce qu’on vit depuis toujours. On renvoie juste l’image qu’on veut nous coller. Lucky Luke représente l’autorité, les Daltons représentent la révolte, c’est notre façon de nous exprimer. On est un peu des gilets jaune et noir », a expliqué l’un des membres du collectif lyonnais.
Dans une interview accordée à nos confrères de l'AFP vendredi, l'un des représentants du collectif issu des cités du 8ème arrondissement de Lyon a affirmé, masqué : « les rodéos sauvages dans les rues piétonnes ça s'arrête, on est désolés, on n'est pas là pour faire peur à la population, on s'y est mal pris, mais par contre les rodéos sur le périphérique ça ne s'arrêtera pas tant qu'on n'aura pas décidé d'arrêter.» Les représentants du collectif ont demandé « à avoir une réunion avec les autorités, avec la mairie, pour voir comment la stigmatisation dans notre quartier peut cesser ».
À noter que les Daltons avaient déjà proposé de faire "une trêve", mais à deux conditions. Un membre du collectif indique à l'AFP qu'ils sont prêts à se calmer en échange de la libération de leur de leur leader Many-GT condamné fin août à neuf mois de prison, "parce qu’il a déjà purgé une bonne partie de sa peine". Et une autre condition beaucoup plus ubuesque : un feat avec Angèle !