Yssoufou Traoré à sa sorti de l'hôpital (DR)

France : Violemment plaqué au sol par les agents de la BRAV-M, le frère d’Adama Traoré porte plainte 

La scène filmée qui tourne sur les réseaux sociaux montrent un violent plaquage au sol sur le ventre de Yssoufou Traoré, à la fin du rassemblement pacifique de samedi 8 juillet à Paris en hommage à Adama Traoré. Son avocat porte plainte pour « violences volontaires aggravées ». 

La tristement célèbre BRAV-M, brigade de répression de l’action violente motocycliste, fait à nouveau l’actualité policière. 

Les faits se sont déroulés samedi 8 juillet à la fin de la marche à la mémoire d’Adama Traoré, jeune décédé durant son interpellation par les gendarmes en 2018.

Interdite par le préfet de Paris, la marche s’est transformée en rassemblement pacifique Place de la République avec une conférence de presse improvisée d’Assa Traoré, sœur de la victime et figure du comité La Vérité pour Adama, devant des militants associatifs, des représentants de syndicats (CGT, Solidaires, UNEF) et des responsables politiques.

« En l’interdisant, ils jettent de l’huile sur le feu. Nous voulons dénoncer toutes les violences policières. On marche pour la liberté, la démocratie et contre l’impunité policière », a-t-elle déclaré.

Les personnes présentes se sont ensuite déplacées après des menaces de la police. Des députés de la France Insoumises (LFI) d’Ile-de-France et des parlementaires écologistes élus dans le Val-d’Oise ont pris part à ce défilé improvisé. Les membres du comité ont ensuite appelé à la dispersion.

Plaquage au sol par 4 policiers

Amar Taoualit

@TaoualitAmar

8 juil.

Marche pour #Adama, la brav M charge et interpelle des manifestants.

#paris

Les images, encore une fois, qui tournent sur les réseaux sociaux, révèlent qu’à ce moment-là a lieu une violente interpellation de Yssoufou Traoré, frère d’Adama. Selon des témoins l’interpellé aurait eu le tort de prononcer la phrase «je ne bouge pas ».

Elle lui vaudra le déferlement d’un groupe de 4 policiers sur sa personne, son plaquage au sol et une pression qui rappellera ce qu’avait subi son frère avant de succomber. La jeune femme qui tente d’alerter sur cette pratique est violemment poussée à terre. 

Yssoufou est ensuite conduit dans un commissariat et placé en garde à vue. Suite à un malaise, il est hospitalisé et sa détention levée. A sa sortie de l’établissement dimanche à la mi-journée, il apparait dans une vidéo avec le visage tuméfié, l’œil droit bien gonflé. On lui reproche des « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique », selon un communiqué de la Préfecture de police de Paris.

Son avocat, Yassine Bouzrou, n’a pas tardé à réagir. Il estime que la levée de la garde-à-vue confirme une interpellation injustifiée. « Yssoufou Traoré a été victime de violences commises par des policiers de la BRAV-M qui semblent disproportionnées et illégitimes, il a notamment subi un plaquage ventral », dénonce-t-il. 

L’interpellé s’en sort avec « une fracture du nez, un traumatisme crânien avec contusion oculaire, des contusions thoraciques, abdominales et lombaires révélatrices de la violence du plaquage ventral subi ». Il porte plainte pour « violences volontaires aggravées »