rues d'Avignon à l'heure du Festival... (DR)

Des citoyens habitant le Vaucluse pour "une République apaisée"

Le premier tour des élections régionales a rendu ce dimanche 6 décembre son douloureux verdict et une saisissante radiographie du niveau des forces politiques en action.

Il est avéré que le réflexe politique traditionnel qui pousse à la diabolisation du parti d’extrême droite n’opère plus.

Ce n’est plus l’effet d’un prurit occasionnel qui irrite !  L’adhésion aux thèses du FN est forte. À ceci s'ajoute l’ambition d’installer au plus haut niveau de responsabilité des leaders frontistes.

Qu’Il est vain alors de se frapper la poitrine en prétendant avoir cette fois « entendu le message des électeurs » et  « d’écraser une larme de crocodile » sur les Français qui souffrent.

Depuis 2002 et l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, ce sont bien des rivières de larmes qui se sont perdues dans des océans où tout se noie et disparaît.

Que de temps perdu à s’essayer « de disserter sur » un vote de colère protestataire conjoncturel, quand rien, même plus l’auto-flagellation gratuite, aucune critique courageuse des erreurs n’a été élaborée.

À ne pas corriger cette myopie chronique, rien n'a été discerné des travers de l’incompétence.

Rien n’a été atténué des dommages collatéraux provoqués par cette douce ambition matinale de vouloir s’emparer du pouvoir avec les dents et rien n’a été tempéré des perverses conséquences pour le conserver avec les crocs !

Tout a été maintenu pour encore et encore déposer les plus rutilantes chaussures de nos apparatchiks dans ces empreintes qui jalonnent le boueux chemin de la… Médiocrité.

Pire ! Que de temps perdu quand, dépourvues des bonnes clés et incapables d’entrevoir les bonnes serrures, il a fallu tout de même défoncer des portes largement ouvertes : stigmatiser le citoyen frondeur ou l’électeur abstinent et oser leur faire la morale. Elles assuraient à nos irresponsables politiques de confortables postures à bon prix et leur ont épargné à moindre risque les brûlures de leur patate chaude.

Le message que nous voulons faire entendre aujourd’hui à nos compatriotes est que l’alternative du clan « Le Pen » ne représente aucune solution sérieuse à leurs attentes, leurs préoccupations et à leurs angoisses, tant à l’échelle régionale que nationale.

Remédions à la cécité et sachons regarder de plus près les failles d’un des piliers du fonds de commerce sur lequel prospère le FN.

La sécurité : à l’Assemblée Nationale comme au Sénat, les parlementaires frontistes ont voté contre la loi qui dans le respect du cadre républicain donnent des moyens supplémentaires aux services de renseignements.

Au Parlement européen, leurs représentants  se sont positionnés contre la mise en place du "Passenger Name Record" qui permettrait de mieux contrôler les allées et venues des individus identifiés comme suspects.

L’imposture du programme politique, véritable « braderie » économique et sociale ne permettra en aucun cas ni à la région, ni à la France de retrouver le chemin de la croissance, de l’emploi, de la prospérité et encore moins celui de la paix sociale.

Il n’est que le moyen de détricoter les mailles du filet qui assure bon an mal an le maintien de notre cohésion.

Nous formons donc le vœu que dimanche prochain, la France, celle des Lumières, offrira au monde un visage autrement moins assombri par ce qu’augurent les conséquences des résultats du premier tour de ces élections régionales.

Pour notre part, en région Provence Alpes-Côtes-d’ Azur, nous nous efforcerons de nous appliquer ces principes en votant contre le déni et le repli.

Nous, citoyens dont la proximité avec la rive méditerranéenne d’en face n’est pas à renier. Nous, citoyens dont le parcours de vie reste imprégné par des valeurs dont certaines puisent à la source même d’un islam ouvert sur l’altérité, d’un islam qui a toujours su convoquer la raison et invoquer la bienveillance dans le dépassement de soi.

Les plus fragiles, les moins éduqués, les plus isolés d’entre nous, se retrouvant à dériver sur le radeau de la méduse, égarés par la violence et l’intolérance, ceux-là sont la minorité !

Une minorité qui dans un phénomène inédit de vases communicants fournit au Front National une matière première de qualité pour que soient conçus et agités ses chiffons les plus rouges. Puis arrive ensuite à les saisir comme autant de raisons suffisantes et nécessaires pour justifier une radicalisation toujours plus dure. Les uns se nourrissant des autres, voilà le cycle infernal d’un mouvement extrémiste perpétuel.

Mais nous, la majorité, ce déni et ce repli, nous avons à nous en inquiéter et pour cause… Nous subissons de plein fouet cet ostracisme. Ici ou là, nous recevons ces coups d’épaules, nous déplorons ces coups de menton, nous remarquons ces crispations et cela nous oblige !

Cela nous oblige à monter au créneau. Cela nous oblige à forcer de la voix et dénoncer. Cela nous oblige à nous indigner. Cela nous oblige à nous protéger... Et à vous protéger !

Cela nous oblige à nous défendre en défendant ardemment les principes de notre République.

Aujourd’hui comme demain, exigeons cette République forte et apaisée.

Tribune rédigée par des citoyens habitant le Vaucluse, département où Marion Maréchal-Le Pen obtient 44,22%  des suffrages au premier tour des élections régionales.

Akim Rahmouni, infirmier

Didier El Jamaï,  responsable qualité

Fathia Serrar, assistante Sociale

Salah Azedag, coordonnateur  culturel

Youcef Larkat, directeur de la Maison de la Citoyenneté

Isam Ifghallal, collaborateur parlementaire

Avec le soutien d’une cinquantaine de personnalités de Vaucluse