Henri Sultana qui a ouvert son jardin à Frontignan, pour que Robert Morez puisse procéder à sa démonstration d’analyse du sol, opération toujours conseillée, avant de commencer à cultiver un terrain pour la première fois.

Quand « CPIE » et « BMJN » œuvrent pour l’environnement sur le Bassin de Thau et les étangs palavasiens

Le label C.P.I.E. (« Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement ») est attribué aux associations à fort ancrage territorial qui promeuvent le développement durable et la protection de l’environnement par les actions d’éducation et d’accompagnement des territoires et de citoyenneté.

Le programme « Bienvenue dans Mon Jardin au Naturel » (BMJN) est une manifestation nationale proposée par le réseau des CPIE partout en France, avec pour objectif de mettre en valeur les bonnes pratiques de jardinage au naturel, au travers de rencontres organisées entre jardiniers.

Bienvenue aux jardins "zéro phyto"

Alors, le CPIE du Bassin de Thau anime sur l'année le réseau de jardiniers bénévoles qui ouvrent leur jardin au public le temps d'un week-end en juin. Lors de ce week-end, les visiteurs peuvent s'informer et venir partager des moments conviviaux autour du thème du jardinage.

Sur le territoire de Thau et des Etangs palavasiens, BMJN s'inscrit dans une dynamique territoriale ancienne et forte sur le "zéro phyto". En effet, BMJN est conçue en partenariat avec les gestionnaires du territoire et le programme « Vert Demain, nos jardins sans pesticides » porté par le Syndicat Mixte des Étangs Littoraux (SIEL) sur les Etangs Palavasiens et le Syndicat Mixte du Bassin de Thau (SMBT) sur Thau. Dans le cadre de ce programme, ces deux syndicats mixtes accompagnent les communes du territoire, qui se sont toutes engagées pour réduire l’utilisation des produits phytosanitaires et des engrais sur les espaces verts publics, et inciter aux économies d’eau.

En 2017, 16 jardiniers ont ouvert leurs jardins sur le week-end des 10 et 11 juin et ont accueilli plus de 530 visiteurs sur les deux jours. Rendez-vous a alors été pris pour la prochaine édition qui se déroulera le samedi 16 et le dimanche 17 juin 2018.

L'animation du réseau sur l'année permet de multiplier les moments de rencontres, d'encourager les liens et l’entraide qui se créent entre jardiniers. Les formations et échanges de techniques apportent de nouvelles connaissances aux jardiniers.

L'après-midi au jardin d'Henri, ce 5 décembre, à Frontignan, a fait suite à une conférence-débat organisée fin novembre à Marseillan. L'intervention de Robert Morez sur la vie du sol et l'importance de bien le connaître avant de le cultiver, a donné envie aux jardiniers de mettre en pratique les connaissances abordées en salle. C'est ainsi qu'ils ont choisi de faire une fosse pédologique pour découvrir le sol du jardin de Henri.

​Et Robert Morez, le grand manitou de l'agro-écologie, d'entrer en scène

C’est donc Henri Sultana qui a ouvert son jardin à Frontignan, pour que Robert Morez puisse procéder à sa démonstration d’analyse du sol, opération toujours conseillée, avant de commencer à cultiver un terrain pour la première fois.

Rappeler qui est Robert Morez est impossible en quelques mots. On pourrait dire de lui qu’il est le « Johnny Hallyday de l’agro-écologie », en tant qu’ingénieur agronome spécialisé dans l’agriculture biologique et  chantre de la gestion de la terre nourricière en liaison avec les ecosystèmes et la nature dont nous faisons partie. C’est un grand monsieur, avec une grande expérience et encore aujourd’hui un grand personnage, qui respire toujours autant l’humour et la culture, celle des livres comme celle de la terre.

Le travail de cet après-midi là du 5 décembre a alors consisté à creuser une « fosse pédologique » de 60cm -« deux fers de bêche »- de profondeur dans la terre du jardin, afin d’en analyser la composition pour pouvoir mettre les plantes que ce terrain accepte. On peut aussi en amont faire l’historique du terrain en regardant les plantes qui y poussent. Romarin, thym, mauve… peuvent déjà donner une idée du terrain ! Les plantes calcifuges -qui n’aiment pas le calcaire-, ne poussent donc pas sur un terrain calcaire.

Et alors Robert Morez de creuser la terre… et son discours :

« Nous sommes le chef d’orchestre du vivant… Il faut aider la plante à faire ses racines, les poils absorbants faisant leur travail dans la zone anaérobie… »

Et de nous montrer que les vingt premiers centimètres de la terre où s’enracinent les plantes, sont composés d’eau, d’air, de minéraux et de tous ces microorganismes, vers et larves de cétoines, qui travaillent le sol.

Sous ces 20cm, on a le « clapas » calcaire, plus compact avec changement de structure et de couleur.

Les 60cm atteints, Robert va prendre un peu de terre des 20 premiers cm dans une coupelle, à 40cm et à 60cm aussi. Puis, d’une solution d’eau où il aura ajouté de l’acide chlorhydrique, il va mettre une goutte dans chaque coupelle et regarder l’effet. Les trois coupelles bouillonnent pratiquement de la même façon, ce qui donne le verdict suivant : le sol est équilibré et vivant !

Suivent les règles d’or que Robert n’a jamais cessé d’appliquer : un binage vaut deux arrosages, un paillage, en vaut trois. D’où la nécessité de couvrir le sol et de le pailler pour le nourrir et aider le vivant à descendre parmi les micro-organismes qui travaillent pour le jardiniers. Inutile de préciser que Robert Morez est le grand ennemi de toute chimie et de toute technique qui violente le sol. Pas un hasard s’il est un ami de Pierre Rabhi….

Les dix jardiniers présents, à travers questions et échanges, ont alors pu conforter leurs positions en matière de techniques agrobiologiques et mettre au point de futurs rendez-vous pour encore approfondir d’autres techniques, à travers d’autres expériences dans les jardins de leurs collègues du Bassin de Thau.

Chez Henri, un superbe composteur et un toit végétalisé, bien naturellement !

Mais de vrais jardiniers ne  se quittent pas comme ça, après le rangement des outils ! Henri avait tout prévu, sous sa terrasse, pour terminer l’après-midi en beauté, autour d’un café-gâteau, ce qui a permis à tout un chacun de poursuivre les échanges enrichissants et de faire des projets sur la planète verte. C’est ainsi qu’’Hélène a  proposé un prochain rendez-vous chez elle, à Montbazin, pour partager un moment de plantation d'arbres. Elle souhaite planter quelques arbres sur son terrain et propose donc de mettre en pratique les quelques conseils que tous ont pu échanger au cours des deux derniers rendez-vous. Les fêtes de fin d'années arrivant rapidement, c’est le samedi 20 janvier, à partir de 11h qui a été retenu pour Montbazin. Un sondage a été mis en place pour permettre à d'indiquer ces disponibilités ici. Le CPIE pourra ainsi s’organiser pour le repas partagé de midi et le covoiturage, si besoin.

Contact : Lucie Tiollier, chargée de mission agriculture durable

l.tiollier@cpiebassindethau.fr

CPIE Bassin de Thau, Parc Environnemental et Technologique, Route des Salins, 34140 Mèze. 0467240755/0972546705

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