Joséphine Bonaparte: "Elle a rendu son dernier souffle, enveloppée de rubans et de satin couleur de rose..."

Culture : pour le bicentenaire de sa mort, Joséphine Bonaparte s'expose au Musée du Luxembourg

 L'exposition consacrée à la première impératrice de France pour le bicentenaire de sa disparition réunit pas moins de 120 œuvres : peintures, sculptures, gravures, objets d'art et documents d'archives des musées du monde entier.

"Je sens que je n'étais pas née pour tant de grandeur"
Fille de riches colons martiniquais, Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie, dite Joséphine de Beauharnais, est à l'honneur au Musée du Luxembourg, jusqu'à fin juin. Avec l'histoire mouvementée de son existence, le public découvre le goût raffiné de Joséphine pour l'art et la botanique.

L'impératrice a regroupé à Malmaison des chefs-d’œuvre de sa collection et a fait construire la grande galerie pour y installer des œuvres antiques, des sculptures et des tableaux des peintres célèbres. Ceux des peintres dits troubadours, dont elle était la mécène privilégiée,  ont décoré la petite galerie et le salon de la musique.

Après sa séparation puis son divorce d'avec Napoléon survenu en décembre 1809, Joséphine habite Malmaison où elle installe un jardin d'essais et d'acclimatisation, le premier du genre dans le Vieux continent.

Une élégance irréprochable
Icône de la mode, Joséphine fut aussi la femme la mieux habillée du Directoire. Après le couronnement qui a eu lieu le 2 décembre 1804 à Notre Dame, elle devient l'ambassadrice du chic français et se consacre, avec un rare talent, à la promotion du  textile national, surtout lyonnais.

Ses toilettes sont imitées et recopiées en permanence et partout où elle passe, on remarque son élégance et sa grâce inégalées. Madame Reinhard, l'épouse d'un diplomate du Bade -Wurtemberg, qui ne la portait pas dans son cœur, écrivait à sa mère en 1799 : "Quoique par ses toilettes et le raffinement de ses manières, elle veuille s'élever au dessus de la multitude, on sent l'effort !"

L'autre Allemande, madame de Kielmannsegge, notait le 22 octobre 1811, dans son journal : "L'impératrice a l'air jeune à 48 ans et elle est plus gracieuse que jamais. Et cette grâce se trouve encore rehaussée par ses toilettes élégantes et d'un goût parfait". La duchesse d'Abrantès se souvenait souvent d'elle , alors qu'elle avait atteint la cinquantaine:  "Même si elle était devenue extrêmement grasse, il restait à Joséphine une grande élégance de manières surtout de toilettes. C'était toujours là le point important, et pour dire la vérité, il était même le premier".

Joséphine toujours sublime ne négligeait jamais aucun détail de ses tenues tant commentées jusqu'à fin de ses jours, comme le montre Garnerey dans sa divine aquarelle de 1813, dernière image publique de cette irréprochable élégance.

Après le 29 mai 1814, jour où Joséphine a quitté ce monde, emportée par une angine gangréneuse, madame de Rémusat, l'une des dames du palais, livrait ce témoignage :
"Le jour de sa mort, elle voulut  qu'on lui passât une robe de chambre fort élégante, parce quelle pensait que l'empereur de Russie viendrait peut-être la voir, et ainsi, elle a rendu son dernier souffle, enveloppée de rubans et de satin couleur de rose..."