La Marseillaise sort la tête de l’eau et va tenter de survivre

La Marseillaise est sauvée, du moins, pour l’instant… « Le tribunal estime l'offre recevable et ordonne la cession de l'entreprise (...) au profit des Editions des Fédérés », dirigées par le secrétaire départemental du PCF Pierre Dharréville, a indiqué Mireille Roubaud, élue SNJ-CGT.

Ombre au tableau : l’offre de reprise validée prévoit la suppression de 91 postes parmi les journalistes, les employés des services centraux et de l'imprimerie externalisée, sur les 208 que compte l'entreprise.

Le soutien du Fonds de développement économique et social a été déterminant dans la décision du tribunal.

« L'essentiel (...), c'est que La Marseillaise va continuer à vivre, à produire une information locale. (...) Que ce journal vive, c'est ce qui a déterminé mon engagement », explique M. Dharréville, défendant un quotidien - issu de la Résistance et longtemps d'obédience communiste – « qui participe grandement à la pluralité de la presse ».

« Pas un journal d’appareil … »

« On ne va pas devenir un journal d'appareil », assure de son côté Nathalie Fredon, élue SNJ-CGT, « le journal va rester ce qu'il est, ouvert à gauche ».

Le quotidien s'organisera autour de trois grands "pôles" couvrant les six départements de diffusion: une édition pour le Gard et l'Hérault, une autre pour les Bouches-du-Rhône et une troisième pour le Var, le Vaucluse et les Alpes-de-Haute-Provence.

Le premier numéro de la Marseillaise, « organe du Front national de lutte pour la libération de la France », un mensuel à la publication irrégulière, était sorti sous le manteau, le 1er décembre 1943, tiré à 5.000 exemplaires pour « regrouper les patriotes, transmettre les vraies nouvelles ».

Un an plus tard, à la libération de la cité phocéenne en août 1944, « la Marseillaise de la victoire » était vendue à la criée sur le Vieux-Port, à deux pas de l'immeuble qui abrite toujours la rédaction et l'imprimerie.