France : les soignants dans la rue, voici venue l’heure des comptes

En France, les soignants sont aujourd’hui dans la rue, ceux-là même que l’on applaudissait tous les jours à 20h pour leur dévouement, leur courage et leur résistance aux heures les plus sombres de la pandémie Covid-19.

Quand le virus tueur s’est répandu, il se sont subitement retrouvés au front, les mains nus, privés des protections indispensables, contraints de jongler avec des effectifs réduits, de ne plus compter leurs heures jusqu’à l’épuisement. Qui n’a pas découvert, avec consternation, les images de ces «héros en blouses» blanches écrasés de fatigue sur leur lieu de travail ?

Il y a quinze mois à peine, les mêmes étaient gazés et matraqués pour avoir osé dénoncer dans la rue le dépouillement du secteur public de santé au nom d’une politique néolibérale insensée, fondée sur la réduction des coûts au mépris des besoins des patients. Emmanuel Macron a poursuivi ce processus de casse largement entamée par ses prédécesseurs. N’était la pandémie, les revendications des soignants auraient été encore ignorées, à commencer par la valorisation de leurs salaires, parmi les plus bas en Europe.

Le Covid-19 met à présent l’Elysée et son exécutif au pied du mur. Près de 30.000 morts après, les Français ne pardonneront sûrement pas que leur secteur public de santé, précieux acquis au cœur d’un modèle social de plus en plus menacé, soit ainsi abandonné, livré à une logique de marché.

Stop à la fermeture des hôpitaux, à la suppression des lits, aux réductions budgétaires... ce démantèlement a encore cours aujourd’hui, alors même que le ministre de la Santé se fend de belles promesses. La pandémie a changé la donne, voici venue l’heure des comptes.