la force de frappe des islamistes algériens s’est solidement reconstituée à la faveur de la crise libyenne... (DR)

Les islamistes déclarent à nouveau la guerre à l’Algérie

Les représailles de la pieuvre islamiste à l’œuvre étaient prévisibles. L’Algérie à portée de main des hordes qui sillonnent les zones frontalières dans le désert sur fond de trafics d’armes et de stupéfiants était une cible favorite. Une opération de l’ampleur de celle menée sur le site gazier d’In Amenas ultra-sécurisé n’en était pas moins à peine imaginable il y a quarante huit heures.

L’encaissement de ce coup dur sur le centre nerveux de l’économie, l’exportation gazière, est au moins le signe d’un surprenant relâchement des autorités politiques et de l’armée. Il confirme que les capacités logistiques et la force de frappe des islamistes algériens se sont solidement reconstituées à la faveur de la crise libyenne, de la circulation des armes et des hommes à travers des frontières poreuses. L'opération marque enfin l’échec des tentatives hasardeuses de négociations avec la nébuleuse islamiste dans l’objectif illusoire d’isoler des courants ou de les manipuler.

Le raid des groupes dirigés par l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, produit du GIA de sinistre réputation, ramène l’Algérie aux périodes les plus sombres de la lutte anti-terrorisme qui a saigné le pays dix années durant. Il remet les compteurs à zéro.

Désormais placée dramatiquement en première ligne tout autant que la France engagée sur le terrain, l’Algérie n’a d’autre choix que de redéployer avec encore plus de force les dispositifs de lutte anti-terroriste. Il n’est plus seulement possible de rester sur la défensive, dans la protection des sites sensibles et stratégiques.

Les dirigeants algériens doivent taire leurs divergences, resserrer les rangs et apporter les réponses qui s’imposent. L’attaque d’In Amenas est une déclaration de guerre.