l’Ocean Viking a débarqué ses passagers en « zone d’attente provisoire »

L’Ocean Viking otage de marchandages indignes autour du sort des réfugiés

Le traitement réservé aux rescapés recueillis à bord de l'Ocean Viking est une tache noire sur la conscience des dirigeants européens. Ce n’est certes pas la première en lien avec le sort dramatique des milliers de réfugiés qui périssent en mer aux portes de l’Europe forteresse, mais le scénario sordide auquel se sont livrés l’Italie et la France avant que le navire ne touche enfin terre, est particulièrement indigne.

Fidèle à ce qui constitue désormais sa doctrine le gouvernement de Giorgia Meloni a fait sans surprise barrage aux 234 réfugiés en détresse. Premier concerné en raison de la présence du cargo dans ses eaux, l’exécutif français s’est empressé de déclarer qu’il ne tiendra pas ses engagements d’accueil de 3000 migrants en attente sur le territoire Italien.

« Nous ne tiendrons pas la contrepartie qui était prévue » a lâché sans scrupule le porte-parole Olivier Verran. Un marchandage ignoble autour de la destinée d’êtres arrivés là après des mois, voire des années de souffrance, dans la peur, le dénuement, le chantage et la confrontation à la sauvagerie des tortionnaires dans les centres de rétention libyens.

Accueilli finalement au port de Toulon, l’Ocean Viking a débarqué ses passagers en « zone d’attente provisoire ». Il a aussitôt déclenché les foudres de l’extrême droite et d’une partie de la droite dans un déchaînement haineux contre les ONG accusées de complicité avec les passeurs.

Des allégations qui se multiplient au nom d’un supposé « appel d’air ». Or, dans la réalité les chiffres de l’immigration en France ne cessent de démontrer le décalage de ce discours (+ 36% en l’espace de vingt ans). Tout comme ils révèlent, partout ailleurs sur le vieux continent, que seule prévaut une instrumentalisation politique « indigne des démocraties européennes », dénonce Sophie Beau co-fondatrice de SOS-Mediterranée,

L’association qui poursuit sa mission appelle à la mise en place « d’un véritable mécanisme opérationnel et pérenne de répartition des exilés secourus en Méditerranée centrale ».