Le Dr Coetzee a critiqué ce qu'elle a décrit comme une "réaction excessive" de certains gouvernements européens au variant omicron et accuse le Britannique Boris Johnson de créer une "hystérie

Boris Johnson surréagit face au variant Omicron et crée une "hystérie" qui n’a pas lieu d’être d'après le Dr Angelique Coetzee

La directrice de l'Association médicale sud-africaine affirme qu'il existe une différence majeure entre les variants delta et omicron du coronavirus et met en garde les responsables politiques contre l'exagération de la menace que représente la nouvelle souche.

Mme Coetzee a déclaré sur la chaîne britannique Sky News que la souche delta était plus virulente que celle d’Omicorne. Elle affirme qu’après presque un mois que le nouveau variant fut découvert en Afrique du Sud, elle a été témoin d'un seul décès, il était séropositif et souffrait d'autres comorbidités. Autrement, aucun cas grave n’a été signalé. Certains épidémiologistes et virologues sont également d’accord avec Angelique Coetzee. Le professeur Tim Spector, responsable de l'épidémiologie génétique au King's College de Londres, affirme que "la majorité des symptômes sont identiques à ceux d'un rhume ordinaire, c'est-à-dire qu'il s'agit de maux de tête, de maux de gorge, d'écoulement nasal, de fatigue et d'éternuements". Il ajoute : "Ainsi, des choses comme la fièvre, la toux et la perte de l'odorat font désormais partie de la minorité des symptômes que nous observons."
Plus tôt cette semaine, la première grande étude publiée sur le nouveau variant a également suggéré que l'omicron est moins grave que celui du delta. L'étude portant sur 78 000 cas d'omicron en Afrique du Sud a révélé que le risque d'hospitalisation était inférieur de 29 % à celui de la souche de Wuhan, et de 23 % à celui de la souche delta. Beaucoup moins de personnes ont eu besoin de soins intensifs. Seuls 5 % des cas à l’omicron ont été admis dans des unités de soins intensifs, contre 22 % des patients delta, indique l'étude.
Les données ont été compilées par Discovery Health, le plus grand assureur santé privé d'Afrique du Sud, et le Conseil de recherche médicale d'Afrique du Sud. Il a été noté que l'omicron peut échapper aux vaccins plus que les souches précédentes, mais l'étude a montré que les vaccins tiennent encore la route.
Bien qu'il y ait eu un nombre élevé d'infections chez les personnes vaccinées, l'efficacité du vaccin ayant chuté de 80 % à 33 %, une couverture vaccinale offre toujours une protection de 70 % contre l'hospitalisation. Les rappels peuvent également maximiser l'efficacité du vaccin, selon l'étude.
Certains scientifiques européens ont toutefois mis en garde contre une interprétation trop large de l'étude sud-africaine, affirmant que la population sud-africaine est beaucoup plus jeune et que les différences démographiques pourraient modifier les résultats médicaux.

Certains scientifiques restent cependant très préoccupés

Le directeur général de l'Agence britannique de sécurité sanitaire a déclaré mercredi au parlement britannique que l'omicron "est probablement la menace la plus importante depuis le début de la pandémie." Le Dr Jenny Harries signale que le nouveau variant était beaucoup plus transmissible que la souche delta et que la propagation rapide de l'omicron entraînerait un nombre "stupéfiant" de cas de COVID au cours des prochains jours. Elle a lancé une série d'avertissements alarmants sur le système de santé du pays, tout en ajoutant qu'il était probablement trop tôt pour dire quelle serait la gravité de l'augmentation des infections dans le monde.
Les gouvernements de toute l'Europe observent de près les événements qui se déroulent en Grande-Bretagne pour avoir une idée de ce qui les attend au fur et à mesure de la propagation du nouveau virus.
À signaler que mardi, la Chambre des communes britannique a approuvé la réimposition de certaines restrictions en raison de l'augmentation des cas de contamination au variant omicron dans le pays. Une décision critiquée par M. Coetzee qui appelle au calme et affirme que la Grande-Bretagne et d'autres pays européens ont un taux de vaccination pour lutter contre cette maladie. "Même si vous avez des infections, ce sont des cas bénins", a-t-elle ajouté, en disant qu'elle comprend la nécessité de prendre des mesures de précautions, mais qu'il faut "ne pas en faire tout un plat". Le Dr Coetzee a critiqué ce qu'elle a décrit comme une "réaction excessive" de certains gouvernements européens au variant omicron et accuse le Britannique Boris Johnson, de créer une "hystérie" qui n’a pas lieu d’être. À noter que les conseillers médicaux du gouvernement britannique prévoient un million d'infections à l'omicron d'ici la fin du mois.

De plus en plus de restrictions en Europe

De plus en plus de pays adoptent des restrictions. Cette semaine, l'Italie a exigé des tests négatifs de la part des visiteurs vaccinés qui se rendent dans le pays. Le Portugal a mis en place une mesure similaire. De nombreux pays européens ont mis en place un verrouillage virtuel pour les personnes non vaccinées et s'efforcent de consolider les campagnes de rappel vaccinales.
D'autres gouvernements, dont l'Allemagne, envisagent de rendre les vaccins obligatoires. En France, les personnes âgées de plus de 65 ans, qui n'ont pas reçu leur troisième dose de rappel du vaccin, verront leur pass sanitaire annulés à partir de mercredi. Cela les empêchera de fréquenter les restaurants, les cafés ou de prendre les trains. Il leur sera également interdit de se rendre dans des lieux culturels comme les cinémas ou les musées.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a prévenu mercredi que l'Union européenne était confrontée à un double défi, avec une augmentation massive des cas de delta ces dernières semaines et la menace de l'omicron qui plane. "Nous constatons un nombre croissant de personnes qui tombent malades, une charge plus importante pour les hôpitaux et, malheureusement, une augmentation du nombre de décès", a-t-elle déclaré au Parlement européen.