Valls promet un maximum de démantèlement de camps, affirme que seule une minorité désire « s’intégrer » (DR)

Démantèlement des Camps de Roms, le karcher façon Valls…

Très attentif au moindre propos du premier flic de France, le journal Le Figaro a ouvert à Manuel Valls ses colonnes jeudi 14 mars pour une interview « cri d’alarme » au sujet des camps de Roms, un « fléau d'une ampleur insoupçonnée » selon le quotidien.

Le ministre dresse un tableau noir en usant de propos qui n’ont rien à envier à ceux de Nicolas Sarkozy en 2003 alors patron de l’Intérieur. Il promet un maximum de démantèlement de camps, affirme que seule une minorité désire « s’intégrer » et insinue que le reste se complait à l’ombre des réseaux de mendicité et de prostitution. Diable !

Avec ces déclarations, Manuel Valls « légitime la xénophobie, le rejet de l'autre, voire le racisme » contre « une population désignée en fonction de son origine ethno-raciale présumée », dénonce à juste titre le collectif Romeurope, qui rassemble une trentaine d'associations dont Médecins du Monde, la Ligue des droits de l'Homme et le Secours catholique.

Ajoutons que se répandre ainsi sur le thème des Roms est aussi plutôt opportun par les temps qui courent. Le ministre trouve là matière à discours permettant de contourner les questions sensibles du moment.

« Casser » du Roms banalise le contexte de violence qui ébranle Marseille, au rythme de 4 meurtres en seulement quinze jours. Valls a expédié l’affaire en y affectant 250 policiers supplémentaires. Pas le moindre mot sur l’échec de sa politique sécuritaire dans les cités depuis l’été 2012, particulièrement sanglant. Les commentateurs délégués pour lui passer la pommade saluent sa « sérénité », affirment qu’il travaille « sur le long terme ». Champion !

En remettre une couche au sujet des camps de Roms permet aussi à Valls de soigner sa réputation de fermeté et de constance, de « premier de la classe » dans un gouvernement qui multiplie les couacs sous le regard à peine agacé de l’hôte « pépère » de l’Elysée dont la popularité s’effrite au fil des sondages.

Phénomène marginal, le sort des Roms mérite en réalité tout au plus un accompagnement social à la portée des associations si les moyens pour ce faire leur sont attribués. La police ne chôme pas quant à elle sur la piste des réseaux mafieux qui exploitent le dénuement de ces familles.

Le ministre de l’Intérieur en a fait un chapitre de la lutte contre l’immigration. Il agite régulièrement cet épouvantail avec quelques dérapages verbaux dont il devrait logiquement rendre compte devant un tribunal de la République.

La question bidon des camps de Roms c’est tout compte fait le karcher façon Valls, au service d’ambitions à peine voilées.