La majorité des analystes s’attendent à une réaction sévère de la coalition arabe contre les Houthis

Les rebelles houthis du Yémen revendiquent les attentats aux Émirats arabes unis

Des attaques orchestrées en représailles du rôle joué par les Émirats lors d’une offensive militaire au Yémen la semaine dernière. Les autorités émiraties dénombrent trois personnes tuées.

Lundi 17 janvier, les forces de la coalition saoudienne continuent de bombarder les provinces yéménites pour débusquer les milices houthis repliées. Celles-ci ont lancé des attaques de drones et de missiles contre certaines infrastructures aux Émirats arabes unis, notamment à Abu Dhabi, le centre économique des du pays.
Des sources houthies dans la capitale du Yémen, Sanaa, ont déclaré aux médias arabes qu'ils avaient tiré des drones et des missiles. Cette attaque a mis en ébullition les médias arabes qui n’ont cessé de montrer les dégâts engendrés par l’attaque yéménite. Selon la police d'Abu Dhabi, il semblerait que des drones aient attaqué trois camions-citernes de la raffinerie de pétrole et à l'aéroport d'Abu Dhabi. On dénombre trois personnes tuées, toutes seraient des ressortissants indiens ou pakistanais, et six autres personnes ont été blessées.

Les détails de cette attaque Houthis

Un communiqué des Houthis, publié par la chaîne Al Masirah rattachée au groupe rebelle, a déclaré que l'opération « Ouragan du Yémen » a été menée en réponse à l'escalade de l'agression de la coalition. Il a expliqué que les cibles de l’attaque perpétrée étaient les aéroports de Dubaï, d'Abou Dhabi, la raffinerie de pétrole de Mussafah (à Abou Dhabi) et un certain nombre de sites et d'installations émiratis importants et sensibles. Le communiqué affirme que les attaques ont été exécutées avec cinq missiles balistiques et un grand nombre de drones. Le communiqué a appelé les entreprises étrangères, les citoyens et les résidents des EAU à se tenir à l'écart des infrastructures vitales.
Fahmy al Yousifi, vice-ministre de l'information de l'administration gouvernementale houthie qui contrôle Sanaa, a déclaré aux médias Arabes que les forces houthies "continueraient à riposter contre les Émirats arabes unis tant qu'ils resteront impliqués dans le soutien aux combattants à l'intérieur du Yémen". Mohammed Bakhiti, un autre conseiller houthi à Sanaa, a déclaré à la chaîne qatarie al Jazeera TV que le groupe s'était « abstenu d'attaquer les Émirats arabes unis pendant longtemps parce qu'il semblait qu'Abou Dhabi était en train de retirer ses forces du Yémen ». « Maintenant, la situation a changé, à nouveau », a-t-il ajouté, après que la coalition dirigée par l'Arabie saoudite, dont les Émirats arabes unis font partie, a repris la province yéménite de Shabwa aux Houthis la semaine dernière.

Quelles conséquences pour la région ?

L'analyste du Moyen-Orient Paul Sullivan, de l'Atlantic Council, pense que ces attaques de lundi contre Abu Dhabi étaient un mauvais signe pour la sécurité et la stabilité régionale. Pour l’analyste ce genre d'escalade va constituer un nouveau motif d’intensification du conflit au Yémen. De plus, le fait que les drones houthis aient réussi à traverser les défenses aériennes des EAU est également un motif d’inquiétudes. Theodore Karasik, analyste du Golfe basé à Washington, déclare pour sa part que les attaques des Houthis arrivent à un mauvais moment, étant donné "le désir de réduire les tensions dans le Golfe à ce moment clé". Selon lui, "les attaques de drones sont une révolution dans les affaires militaires", car elles sont utilisées pour marquer des points politiques.
La majorité des analystes s’attendent à une réaction sévère de la coalition arabe contre les Houthis. Le conflit risque donc de s’intensifier un peu plus. Rappelons que le Yémen vit une crise humanitaire sans précédent, où plus de 7,4 millions de personnes souffrent de malnutrition, dont 2 millions d’enfants.