Ahcene Nadir YACINE nous répond comment il est tombé dans le creuset des livres

Festival du Livre de Paris

Rendez-vous samedi 22 avril entre 16h et 18h00 au Festival du Livre de Paris (Grand Palais Éphémère) pour une rencontre et vente-dédicace autour du roman « insularités » de Ahcene Nadir YACINE paru aux éditions Frantz Fanon (https://editionsfrantzfanon.com/produit/insularites/). Ça se passe dans le stand de l’éditeur aile Eiffel A32. Venez nombreux et n’hésitez pas à inviter vos proches et amis

Comment suis-je arrivé aux livres et à la littérature… ?

« Ça a commencé quand plus petit… le premier roman que j’ai lu est La Case de l’Oncle Tom de Harriet Beecher-Stowe une femme de lettres américaine, philanthrope, militante abolitionniste et féministe… l’autre fait de lecture est le Procès Verbal de Jean Marie Gustave Le Clézio. Naturellement entre ces deux ouvrages j’avais écumé les livres qui passaient par la bibliothèque de la maison. 

J’ai eu beaucoup de chance, mon père, dès qu’il le pouvait, nous ramenait beaucoup de livres. Ça devait remonter à quand j’avais 16 ans. C’était l’été. Pendant les heures d’oisiveté que nombreux ont connu. Il y avait dans la bibliothèque de la maison un bouquin qui m’avait attiré. Il avait une couverture avec une photo d’un regard. Deux yeux qui vous fixent quand vous prenez le livre entre les mains. J’ai commencé à lire ce roman. J’ai été tellement bouleversé et dérangé par cet ouvrage que j’ai commencé à en déchirer les feuilles. Et j’entamai un autodafé… dès que les flammes avaient commencé à atteindre les mots j’entrepris d’éteindre le feu. Je remis les feuilles déchirées en place et me suis convaincu en serment de terminer la lecture. 

C’était clairement une lecture dangereuse, en tout cas pour moi. Depuis ce jour-là je n’ai plus touché un livre de ma vie. Quelques années plus tard, j’ai repris la lecture avec l’Etranger d’Albert Camus. Cette lecture a, en quelque sorte, été l’acte fondateur. Car juste après j’ai commencé à écrire…Avec les mots, un goût d’errance, de mer méditerranée, de bleu, de jaune, de lumière sur exposée presque un instant avant avec une explosion atomique de fin du monde. Autrement ressenti, être étranger. 

Et depuis ce moment-là, les mots m’accompagnent chaque jour… habité par les mots… des mots en musique se récitent dans ma tête comme une incantation, une liturgie sans temple. C’est ainsi qu’insularités est venu après, comme une présence inattendue et incontournable. »