Cela fait déjà quelques semaines que Christiane Taubira tâte le terrain et multiplie les contacts avec les candidats de gauche.

A quatre mois de la présidentielle Christiane Taubira songe à déposer une candidature

À gauche, le salut pourrait bien venir de Christiane Taubira. C’est du moins ce qu'espère la principale intéressée. En effet, dans un message vidéo posté sur les réseaux sociaux, l’ancienne garde des Sceaux envisage sérieusement de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Cette potentielle candidature peut être une opportunité de remédier à la situation chaotique que connaît le parti socialiste qui se trouve dans l’incapacité de présenter un candidat crédible pour ces prochaines échéances électorales.
Christiane Taubira, 69 ans, a annoncé, ce vendredi 17 décembre sur Facebook et Twitter, qu’elle « constate l’impasse » et veut être la candidate providentielle d’un camp très mal en point depuis le début de la campagne. Ni l’écologiste Yannick Jadot, ni l’« insoumis » Jean-Luc Mélenchon et encore moins la socialiste Anne Hidalgo, principaux candidats à gauche, ne décollent dans les sondages : pire, ils connaissent des tendances à la baisse. Pour ne rien arranger, l’union est totalement absente.

Une candidature qui divise

Cela fait déjà quelques semaines que Christiane Taubira tâte le terrain et multiplie les contacts avec les candidats de gauche. Le candidat écologiste à la présidentielle, Yannick Jadot a réagi à cette annonce, jugeant la démarche de l’ex-ministre « pas totalement à la hauteur ». « Je sais les valeurs qui l'habitent, mais à quatre mois de l'élection présidentielle, je poste une vidéo de trois minutes et je reviens dans un mois, c'est pas totalement à la hauteur des difficultés que rencontre notre pays », a-t-il estimé sur France Bleu.
Dans l’équipe de Jean-Luc Mélenchon, le député de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel estimait pour sa part que les propositions de Christiane Taubira et d’Anne Hidalgo n’avaient plus pour objectif que de « gérer l’après-défaite, ce qui explique qu’ils imaginent rediscuter d’un programme fin janvier à huit semaines du scrutin ». EELV comme LFI estiment que débattre entre candidats de gauche sera contre-productif à l’heure où leur priorité est de faire campagne et mobiliser les électeurs, notamment abstentionnistes.
Pour Mathilde Imer, porte-parole de la Primaire populaire, mouvement qui plaide depuis un an pour une candidature unique à gauche: « il y a un certain nombre de signaux qui laissent à penser que la candidature n’est peut-être pas loin », a t-elle déclaré pour l’Agence France-Press en ajoutant de façon enthousiaste: « elle crée cet espoir de rassemblement chez certains électeurs », fait elle valoir. Du coté de Samuel Grzybowski, autre porte-parole dresse un tableau plus nuancé de la candidature probable de l'ancienne garde des sceaux, la décrivant de « très curieuse », mais aussi « très mystérieuse » sur ses intentions.