Sa campagne a mobilisé de façon inattendue. (DR)

France : les observateurs analysent « la dynamique » créée par Mélenchon

Le candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, dont la campagne a mobilisé fortement et de façon pour le moins inattendue, suscite l’intérêt des observateurs. Pascal Perrineau, directeur du CEVIPOF, le Centre de recherches politiques de Sciences Po Paris, a exprimé son point de vue à ce sujet sur le blog de François Fessoz, éditorialiste au journal Le Monde.

Selon le politologue, « la dynamique créée par Jean-Luc Mélenchon » est l’évènement le plus frappant de la campagne. Pascal Perrineau attribue cette dynamique à des qualités personnelles du candidat, « sa verve, son savoir faire », mais aussi au réveil de la « culture communiste » qu’il a ainsi suscité.

« Son talent personnel n'explique pas tout. Le fait est que la culture communiste existe toujours. Elle a résisté à la disparition de l'appareil communiste qui a touché le fond en 2007 en réalisant moins de 2% des suffrages à l'élection présidentielle », analyse le directeur du directeur du CEVIPOF.

Une stratégie en trois temps

Cette culture communiste, « il l'a réveillée en conduisant une stratégie en trois temps : il a d'abord rassemblé ce qui restait du PC puis dynamité tout ce qu'avaient tenté de construire Arlette Laguillier et Olivier Besancenot. Puis il s'est attaqué à la frange de l'électorat socialiste qui a peur de ne pas être suffisamment de gauche », explique-t-il.

« Cette culture existe chez les électeurs du Parti communiste mais aussi dans l'électorat de l'extrême gauche. Cette culture existe aussi dans une partie de l'électorat socialiste où réapparait le vieux complexe de n'être jamais assez à gauche », relève Pascal Perrineau.

Malgré le score atteint par Mélenchon et la gauche de façon générale, Pascal Perrineau estime toutefois que des surprises restent toujours possible le soir du 22 avril. Ceci, « en raison du nombre toujours important d'électeurs qui se disent indécis. Ils sont encore 30%. En 2007, 22% des électeurs s'étaient décidés dans l'isoloir », rappelle-t-il.