Le « lagverio » a été testé sur un panel de 774 et sera disponible pour 700 dollars la boite

Le nouveau traitement anti covid-19 de Merck sera disponible pour 700 dollars la boite

La présidente du laboratoire Merck France a confirmé sur LCI l'arrivée du traitement contre le Covid-19 d'ici la fin de l'année. La France a déjà commandé 50.000 doses.

Selon les résultats de l'étude de phase 3 du laboratoire, ce traitement, qui porte le nom de "Lagevrio", "diminuerait de 50% l'aggravation qui aboutit à une hospitalisation, voire au décès", explique la patronne française du groupe, Clarisse Lhoste.
Une fois les premiers symptômes apparus et confirmés par test, tout médecin traitant pourra le prescrire par ordonnance pour une durée de 5 jours. 

Ce nouveau traitement est pour le moment destiné (et autorisé) pour les patients qui risquent une forme grave, a précisé Clarisse Lhoste. Il s'agit des personnes qui souffrant "d'une maladie cardiovasculaire, d'un diabète, d'obésité", ainsi que les personnes âgées de plus de 60 ans. Ce traitement pourra être prescrit "quel que soit le statut vaccinal" du malade. En revanche, "il y a une contre-indication pour les femmes enceintes", prévient-elle. personnes.

Clarisse Lhoste a indiqué que le traitement sera présent avant la fin de cette année à conditions que les autorités sanitaires délivrent leur feu vert. "Nous travaillons étroitement avec les autorités pour le mettre à disposition mi-décembre...Nous faisons tout pour que ce soit même début décembre". Même si l'autorisation de mise sur le marché (AMM) par l'Agence européenne du médicament est attendue "dans les deux mois (…), la France a un mécanisme, pour des traitements d'urgence, qui permet d'avoir un accès précoce avant l'AMM", précise-t-elle.

Comme pour les vaccins, les effets secondaires de ce nouveau produit sont examinés de près. "L'étude est extrêmement rassurante et a démontré un très bon profil de tolérance", a assuré la dirigeante. Elle n'a pas manqué de préciser que la batterie de tests demandée par les autorités pour déceler un potentiel risque a été effectuée. Interrogée sur le risque de développement de cancers après la prise de ce produit, Clarisse Lhoste le garantit que : "toutes les études sont extrêmement rassurantes sur le fait qu'il n'y a pas d'effet potentiel de cancer." 

Le « lagverio » a été testé sur un panel de 774. 

Un traitement qui coûterait au alentour de 700 dollars par boite 

Le laboratoire Merck ne souhaite pas dévoiler le prix de vente de sa pilule. "C'est en discussion avec les autorités", précise la présidente de MSD-Merck France. Mais selon la commande passée par les États-Unis, le traitement coûterait 700 dollars par boite.

"Nous ne pouvons pas comparer le prix d'un traitement par rapport à son coût de fabrication...Il faut prendre en compte l'ensemble des coûts de la recherche, et le comparer par rapport au coût d'une hospitalisation. L'objectif est de rendre ce traitement accessible partout dans le monde". Pour cela, le laboratoire essaie d'avoir un prix différencié en fonction du niveau de vie du pays", précise Clarisse Lhoste.

En France, le médicament sera remboursé par la sécurité sociale.

Rappelons également que Mardi dernier, Pfizer a signé un accord avec un groupe soutenu par les Nations unies pour permettre aux fabricants de médicaments génériques de produire des versions à bas prix de la pilule pour certains pays. Merck a conclu un accord similaire pour sa pilule qui a été autorisée en Grande-Bretagne au début du mois.

Les Etats-Unis ont dores et déjà passé commande 

Un peu plus tôt dans la semaine, Pfizer a signé un contrat de 5,29 milliards de dollars avec le gouvernement américain pour la fourniture de 10 millions de doses de son médicament expérimental contre le COVID-19. Le laboratoire a déposé une demande d'autorisation d'urgence pour le médicament, connu sous le nom de Paxlovid, après avoir présenté des données montrant qu'il était efficace à 89 % pour prévenir l'hospitalisation ou le décès chez les personnes à risque. Le fabricant de médicaments a déclaré qu'il commencerait les livraisons du traitement dès cette année s'il est autorisé par la Food and Drug Administration américaine : 

"Cet accord permettrait de garantir que des millions de doses de ce médicament seront disponibles pour le peuple américain s'il est autorisé", a déclaré Xavier Becerra, secrétaire du ministère américain de la santé et des services sociaux...Bien que la vaccination contre le COVID-19 soit une priorité, disposer de pilules qui peuvent éviter aux personnes d'être hospitalisées pourrait leur sauver la vie" (Pfizer). 

 

Pfizer a déclaré qu'il comptait fabriquer 180 000 unités d'ici la fin du mois prochain et au moins 50 millions d'ici la fin de 2022. Le gouvernement américain a dores et déjà acheté pour 3,1 millions de doses de la pilule COVID-19 de Merck (soit 2,2 milliards de dollars), et a réservé 2 millions de doses supplémentaires à l'avenir.  De nombreux pays se sont précipités pour obtenir les nouveaux traitements de Pfizer et Merck, sur la base des données communiquées par les deux sociétés.

Qu'en disent les spécialistes ? 

Selon plusieurs professionnels de la santé, il est difficile de mettre au point des médicaments antiviraux vraiment efficaces. En avoir un aussi rapidement contre le Covid relève donc de l'exploit. Un tel exploit n'est pas sans conséquenses, d'un point de vue effets secondaires. D’après le correspondant en santé et science de la BBC, James Gallagher :

Les virus sont des organismes beaucoup plus simples que les bactéries ou les parasites. On pourrait penser qu'ils sont plus faciles à vaincre, mais en réalité, cela signifie qu'il y a beaucoup moins de points faibles que les médicaments peuvent exploiter. Il existe également une grande variété de types de virus qui exploitent notre corps de différentes manières, ce qui signifie que les scientifiques doivent souvent revenir à la case départ pour chacun d'entre eux. Enfin, ils se cachent à l'intérieur des cellules de notre corps, ce qui signifie que les médicaments qui semblent puissants en laboratoire peuvent ne pas fonctionner aussi bien dans le corps.


Le docteur James Gallagher prévient cependant que même si " Il y a eu des réussites, notamment dans le domaine du VIH, des rapports ont conclu qu'un antiviral contre la grippe s'est avéré aussi efficace que le paracétamol. La question est maintenant de savoir si le succès de ces pilules dans les essais cliniques peut se répéter dans le monde réel, car les personnes atteintes de Covid devront être identifiées et traitées dans les jours qui suivent l'apparition de leurs symptômes ".

 

Vidéo : avis du Pr. Raoult sur les nouveaux traitements qui arrivent sur le marché