Gabriel Boric a été élu à la tête du Chili, faisant de lui le plus jeune président de l’histoire du pays, a seulement 35 ans.

Gabriel Boric, 35ans, nouveau président chilien

Un vent de jeunesse souffle sur la politique chilienne. Gabriel Boric, 35 ans, homme politique de gauche et ancien leader d’un mouvement estudiantin, un passé pas si lointain au final, est devenu, ce dimanche, le plus jeune président du Chili après avoir remporté le second tour de l'élection présidentielle.


Après le dépouillement de 99,95 % des bulletins de vote, Gabriel Boric a remporté 55,87 % des voix, s'assurant ainsi la victoire sur son adversaire de droite, Jose Antonio Kast qui a récolté 44,13 % des voix, Boric entrera officiellement en fonction le 11 mars prochain.
Depuis son qurtier général, le président élu Boric a remercié le peuple chilien.

"Je veux commencer ce moment historique qui est formidablement excitant, et que les yeux du Chili et du monde entier regardent, en remerciant tous les Chiliens qui sont allés voter, honorant leur engagement envers la démocratie", a-t-il déclaré. "Peu importe que vous l'ayez fait pour moi ou pour mon adversaire, l'important est que vous l'ayez fait, que vous ayez été présents, que vous ayez montré votre engagement envers ce pays qui appartient à chacun d'entre vous."


Pour sa part, le président chilien sortant, Sebastian Pinera, a également félicité Boric, déclarant : "Les Chiliens ont donné un exemple de démocratie, vous en avez fait partie, je vous félicite."

Il promet de défendre les droits sociaux, tout en restant "fiscalement responsable"

Avec deux programmes complètement opposés, Boric et Kast ont émergé comme les deux principaux candidats après une élection générale qui s'est tenue le 21 novembre. Kast avait alors recueilli 28 % des voix. Boric est arrivé en deuxième position avec 25 %.
Jose Antonio Kast, dont la récente montée en popularité a surpris les critiques, a parfois été comparé à l'ancien président américain Donald Trump ou au président brésilien Jair Bolsonaro. Il est perçu comme un fervent défenseur du régime de l'ancien dictateur Augusto Pinochet et du marché libre. Le programme de l'ancien membre du Congrès, âgé de 55 ans, comprenait une réduction des impôts pour les entreprises, la construction de barrières dans le nord du Chili pour empêcher les migrants d'entrer illégalement et l'abolition du droit à l'avortement.

Gabriel Boric, quant à lui, a un passé de leader de mouvement étudiant dans la capitale chilienne, opposé au système éducatif privatisé du pays. Âgé de 35 ans, l'âge minimum pour se présenter, avait créé la surprise en juillet dernier en remportant la primaire de la gauche. Avec seulement deux mandats de députés, il est devenu le chef de file de la coalition Apruebo Dignidad ("J'approuve la dignité"). Un mouvement né dans la continuité de la révolte sociale qui a secoué le pays fin 2019 et qui a poussé le désormais futur ancien président Sebastian Pinera à accepter un référendum pour une nouvelle Constitution, héritée de la dictature d’Augusto Pinochet. 

Gabriel Boric entend promouvoir une grande réforme fiscale pour faire participer les plus riches à son programme. Il entend également garantir un meilleur accès à la santé, à l’éducation et à la création d’un nouveau système de retraite, aujourd’hui entièrement privé.
Gabriel Boric a assuré qu'il défendrait ces nouveaux droits sociaux, tout en restant "fiscalement responsable", répondant ainsi aux inquiétudes concernant l'augmentation des dépenses publiques.
Outre le développement d'un Etat-providence, Gabriel Boric défend également des combats sociétaux, en lien avec les luttes féministes très vives au Chili, et le mariage des couples homosexuels, qui sera autorisé dans le pays à partir du 10 mars 2022.
À noter que le Chili connait un ralentissement économique qui pourrait ralentir la mise en place des mesures socioéconomiques du nouveau président élu. De plus, le Parlement, qui n'est pas entièrement acquis à sa cause, pourrait également constituer un frein aux réformes annoncées.