La FI parle de « climat de violence sans précédent », la présidente du groupe parlementaire Mathilde Panot, alerte et s’inquiète d’un passage à l’acte

Edito: Guerre larvée en France

Voilà la scène politique française investie par des voyous qui menacent de mort des élus de la République, ceux de la France Insoumise (FI), dont le premier d’entre eux, Jean-Luc Mélenchon.

Méthode habituelle: les contacts téléphoniques, adresses personnelles et de parents proches d’élus et de militants sont diffusés dans des boucles publiques, notamment celles de « Brigade Juive » sur Telegram ou sur le compte Facebook de la « Ligue de défense juive Paris », ainsi que sur des réseaux militants d’extrême-droite.

La FI parle de « climat de violence sans précédent », la présidente du groupe parlementaire Mathilde Panot, alerte et s’inquiète d’un passage à l’acte, rendu possible par la montée en puissance d’une vague grise dans le paysage politique français.

Diabolisation orchestrée...

La peur s’installe face aux premières lâchetés, inscriptions ordurières, messages d’insultes et autres mises en garde anonymes. Du classique certes, mais non moins alarmant et surtout attendu dans la foulée de la diabolisation de la FI orchestrée par le gouvernement et la droite autour de la qualification de « terroriste » appliquée à l’organisation islamiste Hamas. 

Le thème mobilise des troupes de chroniqueurs qui défilent sur les plateaux de TV, tous curieusement unanimes : la France Insoumise qui n’adopte pas cette appellation se montre complice du Hamas, flirte même avec les antisémites. Ses dirigeants ont pourtant bel et bien condamné les crimes commis sur des civils israëliens le 7 octobre. Peu importe, les consignes de langage sont claires pour les porte-voix de la Macronie : le bouc émissaire est tout trouvé au moment de la course derrière l’extrême-droite. Haro sur la FI !

Pour qui porte un regard honnête sur le contexte, le raisonnement est pourtant limpide, cohérent. Israël et le Hamas commettent de part et d'autre des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité. Reste que la qualification de terroriste permet à Tel Aviv de s’affranchir du droit international et de justifier ses crimes épouvantables dans la riposte. Telle est la position de la FI, largement partagée par ailleurs dans l’opinion internationale.

Le gouvernement français qui apporte son « soutien inconditionnel » à l’État Hébreu, ferme les yeux sur un objectif de génocide, s’appuie sur cette complicité pour lancer une offensive contre la FI. La désunion de la gauche, dont les revers électoraux pourraient être sévères, est sa première victoire dans cette guerre larvée. Pour la suite, il faudra compter avec l’extrême-droite qui a plus que jamais le vent en poupe.