Violences et fusillades entre deux gangs rivaux à Marseille (le Yoda et le Maga)

Marseille : une vague de violence sans précédent

Marseille, la cité phocéenne, est en proie à une vague de violence sans précédent. La ville a enregistré un nombre record d'homicides depuis le début de l'année, avec 23 victimes en moins de cinq mois. Ces actes de violence, souvent commis sur fond de trafic de drogue, ont principalement lieu sous la forme de règlements de compte.

Dimanche dernier, trois hommes ont été tués par balle dans un quartier de l'est de Marseille. Cinq personnes se trouvaient dans le véhicule stationné qui a essuyé des tirs de kalachnikov. Trois d'entre elles sont mortes, et les auteurs ont pris la fuite.

Ces actes de violence ne sont plus circonscrits aux cités

Les fusillades liées à la drogue gagnent désormais le centre-ville. Cette année, elles ont déjà fait quatorze morts. La violence des narcotrafiquants mine tous les quartiers de la ville.

Philippe Pujol, spécialiste des quartiers nord de Marseille, a déclaré au Figaro que ce fléau s'inscrit dans un cycle de violences qui dure depuis cinq à dix ans. Selon lui, les homicides sont en nette hausse depuis le début de l'année.

Un autre aspect inquiétant de cette situation est le rajeunissement des auteurs et des victimes de ces règlements de compte. Selon un bilan inédit établi à partir d'informations des renseignements territoriaux, un peu plus de 60 % des personnes blessées ou tuées lors des fusillades liées aux trafics de stupéfiants depuis le début de l'année 2023 sont âgées de moins de 25 ans.

La procureure de Marseille, Dominique Laurens parle d'une "tendance extrêmement préoccupante [qui] va se prolonger dans les mois à venir". Des renforts de CRS avaient été temporairement déployés dans la ville, en particulier pour contribuer à la stratégie de "bombardement" des points de vente de drogue. Cependant, depuis lors, le bilan s'est aggravé. Au début du mois de mai, le maire de Marseille, Benoît Payan (divers gauche), a dénoncé "une guerre qui dure depuis trop longtemps", appelant à un État "ferme et puissant" face à des "meurtriers" qui "ne se cachent plus".