le FPÖ réalise son meilleur score à un scrutin national, surfant sur la vague migratoire en agitant le spectre de l’envahissement par des étrangers... (DR)

Autriche : la présidence échappe de justesse à l’extrême droite

L’extrême droite Autrichienne a raté de très peu la présidence du pays lundi 23 mai. Son candidat, Norbert Hofer (FPÖ), donné favoris jusqu’à la dernière minute, a finalement été battu par l'écologiste Alexander Van der Bellen, après le décompte des votes par correspondance.

 Ce dernier, un ancien professeur d'université âgé de 72 ans, remporte 50,3% des suffrages, totalisant 31.026 voix d'avance sur son concurrent, qui a rassemblé 49,7% des suffrages et a admis sa défaite peu avant l'annonce officielle.

Arrivé largement en tête au premier tour, avec 35% des voix, M. Hofer comptait une avance de 144.006 voix dimanche à l'issue du décompte des urnes du second tour.

Près de 900.000 personnes, soit 14% du corps électoral, avaient demandé à voter par procuration pour ce scrutin suivi de très près en Europe dans un contexte de montée des populismes.

Le FPÖ réalise son meilleur score à un scrutin national, surfant sur la vague migratoire en agitant le spectre de l’envahissement par des étrangers.

Selon les premières données, le FPÖ a séduit la majorité des électeurs masculins (54%) et sans diplôme du second degré (58%). M. Van der Bellen est pour sa part parvenu à séduire l'électorat jeune (56%) et les plus de 50 ans (51%).

Le vote ouvrier est aussi très majoritairement allé vers Norbert Hofer (71%).

Les partis social-démocrate (SPÖ) et conservateur (ÖVP), au pouvoir depuis la Seconde guerre mondiale, ont subi une déroute historique au premier tour. Le chancelier Werner Faymann (SPÖ) a démissionné entre les deux tours et a été remplacé par le patron de la compagnie nationale des chemins de fer, Christian Kern.