Edito : trêve à Gaza, une bouffée d’oxygène sous un tapis de bombes… un tournant ?

Edito : trêve à Gaza, une bouffée d’oxygène sous un tapis de bombes… un tournant ?

Une trêve de quatre jours est entrée en vigueur au matin du vendredi 24 novembre dans la guerre qui dévaste Gaza permettant l’arrivée de convois humanitaires ainsi que la sortie de quelques prisonniers palestiniens des geôles israéliennes en échange de dizaines d'otages retenus par le Hamas. 

Un répit vital pour les Gazaouis, privés jusque-là de nourriture, au point de risquer la famine, d'eau, de médicaments, d'électricité et de carburant indispensables au fonctionnement des hôpitaux, où de nombreux nourrissons sont morts faute de soins, et de réseaux de télécommunications.

Les 50 premiers otages libérés en application de l’accord Israël-Hamas, sous la médiation du Qatar, des États-Unis et de l’Égypte, sont des citoyens israéliens, dont certains détiennent une deuxième nationalité. Le Hamas devrait exiger la libération d'un grand nombre de prisonniers de premier plan, parmi eux peut-être Marwan Barghouti, figure populaire détenue depuis une vingtaine d’années, en échange de soldats. 

74% des victimes palestiniennes sont des femmes et des enfants

Aussitôt après la conclusion de l’accord de trêve, Netanyahu s’est empressé de déclarer sa détermination à reprendre l'offensive massive une fois la « pause » (terme utilisé par les israéliens) terminée. Une façon de réaffirmer la stratégie génocidaire de son pays. Selon l’ONU, 74% des victimes palestiniennes sont des femmes et des enfants. "L'éradication" du Hamas, objectif affiché par Israël, a vite donné lieu à une tuerie de masse ouvrant un processus d’épuration ethnique.  

Les habitants de Gaza ensevelis depuis près de deux mois sous un tapis de bombes, espèrent la transformation de la trêve temporaire en cessez-le-feu. La balle est dans le camp des États-Unis, seul pays à pouvoir freiner ou stopper la folie meurtrière d’Israël. Tandis que les dirigeants européens défilent à Tel Aviv pour apporter leur soutien, les peuples, eux, manifestent massivement indignation et colère devant le carnage auquel se livre Israël. 

Quasiment passée sous silence par les médias, notamment en France, cette mobilisation n’en reste pas moins le signe d’un tournant. La vérité sur la tragédie palestinienne éclate au grand jour. L’impunité d’Israël est enfin ébranlée. Un premier petit pas sur le chemin de la paix ?