Alger et Tunis sont également au diapason pour ce qui concerne le traitement de la crise malienne... (DR)

Un axe Tunis-Alger contre les hordes d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI)

Alger et Tunis renforcent leur coopération pour prévenir et contrer les incursions des groupes armés islamistes. Un accord officialise la mise en place de dispositifs communs pour la surveillance des zones frontalières.

Les autorités des deux pays sont convenues d’un tel accord suite à une tentative d’incursion d’AQMI dans les régions occidentales de Kasserine et de Jendouba. L’opération mise en échec par les forces de sécurité tunisiennes avait pour objectif la création d’une cellule terroriste ciblant des institutions sur les deux territoires.

"Les entretiens ont porté sur la coordination en matière de sécurité, notamment sur la question de la lutte contre le terrorisme, les trafics et l'immigration clandestine, en plus de l'échange d'expertise", a expliqué le ministre Algérien de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia, lors de sa visite de deux jours en Tunisie, rapporte le site magharebia.com.

L’accord de coopération comporte plusieurs autres volets, dont le contrôle douanier, la création de patrouilles conjointes, la lutte contre l’immigration clandestine et le trafic d’armes et de stupéfiants.

Alger et Tunis sont enfin au diapason pour ce qui concerne le traitement de la crise malienne. La Tunisie et l'Algérie "sont totalement d'accord et ont déjà expliqué leur position commune rejetant toute intervention militaire", a affirmé Ali Larayedh, ministre tunisien de l’Intérieur, ajoutant qu'une solution armée "ne fera que compliquer les choses".

Les relations entre Alger et Rabat sont en revanche pour le moins compliquées. Les deux parties se rejettent la responsabilité de défaillances dans la surveillance et la traque de groupes d’individus qui rejoignent les rangs d’AQMI au nord Mali.

« L’Algérie ne partage pas suffisamment d’informations et de renseignements avec nous. Beaucoup de nos demandes sont classées sans suite, alors que les services occidentaux partagent, coopèrent avec nous. Il est préférable que l’Algérie fassent de même car cela engage la sécurité des deux pays », explique un haut responsable de la DST marocaine, cité par le quotidien Algérien El Watan dans son édition de vendredi 28 décembre.

« Les Algériens nous ont écartés du haut commandement des opérations du Sahel et tendent de nous exclure du règlement de la crise malienne (…) mais les faits sont là, ces groupes transitent par le désert marocain et rejoignent les groupes djihadistes d’AQMI et du Mujao », ajoute-t-il.

« Les marocains veulent avoir la main sur notre fichier de personnes liées au terrorisme. Il s’agit là d’une question de souveraineté nationale. Le fichier des ressortissants algériens n’est pas à brader sur le marché mondial du renseignement », commente un diplomate algérien en poste au Maroc, également cité par El Watan.

Entre temps, c’est bien évidement les groupes armés qui doivent allègrement tirer profit de ces mésententes pour organiser leur évolution d’un territoire à l’autre et aller prêter main forte à l’armada intégristes qui prend racine au nord Mali.