Emmanuel Macron et Giorgia Meloni soutiennent la même approche répressive

Des milliers de migrants périssent en Méditerranée, dans l’indifférence de l’Europe qui les regarde mourrir

Plus de 2 500 migrants sont morts ou portés disparus cette année en tentant de traverser la Méditerranée pour rejoindre l'Europe, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). 

Malgré cette réalité tragique, l'Union européenne semble rester sourde à cette situation, et ses dirigeants ont récemment finalisé un pacte migratoire plus répressif envers les exilés lors d'une réunion à Malte le 29 septembre.

Le nombre croissant de naufrages et de victimes représente une augmentation de 50 % par rapport à l'année précédente (1 680 personnes en 2022 à la même période). 

« Des vies sont également perdues sur terre, loin de l’attention du public », a rappelé Ruven Menikdiwela, directrice du bureau du HCR à New York, lors d'une réunion du Conseil de sécurité concernant la crise des migrants en Méditerranée.

"Le voyage le plus dangereux au monde"

Le HCR a souligné les dangers auxquels ces exilés sont confrontés à chaque étape de leur voyage, notamment lorsqu'ils traversent l'Afrique de l'Ouest ou la Corne de l'Afrique pour atteindre la Libye, « le voyage le plus dangereux du monde »

Ils risquent leur vie et sont exposés à de graves violations des droits de l'homme. Malgré ces dangers, les candidats à l'exil ne sont pas découragés, contraints de fuir un avenir sans espoir et des conditions de vie insupportables dues à la faim et aux conflits dans leur pays.

Entre le 1er janvier et le 24 septembre 2023, environ 186 000 migrants seraient arrivés dans le sud de l'Europe (Italie, Grèce, Chypre et Malte), dont 130 000 en Italie, soit une augmentation de 83 % par rapport à la même période de l'année précédente. 

Ces chiffres prennent une importance particulière à la lumière des négociations en cours au sein de l'Union européenne pour définir une politique commune après l'arrivée record de migrants sur l'île italienne de Lampedusa.

Les dirigeants des neuf pays méditerranéens de l'UE se sont réunis à Malte le 29 septembre pour tenter de trouver un accord sur cette réforme migratoire. Une réunion des ministres de l'Intérieur avait eu lieu la veille à Bruxelles pour résoudre les derniers points de ce pacte, sur lequel l'Allemagne avait exprimé des divergences avant de changer d'avis. 

Emmanuel Macron et Giorgia Meloni soutiennent la même approche répressive

Alors que le HCR appelle à une coordination des efforts entre les États membres de l'UE pour répondre collectivement aux besoins de ces personnes, les premiers échanges sur la réforme suggèrent que l'UE continue d'aborder la question migratoire uniquement sous l'angle répressif.

Le pacte prévoit notamment une intensification des contrôles en mer, ainsi qu'un régime dérogatoire moins favorable aux demandeurs d'asile par rapport aux procédures habituelles, et il prolongerait également la durée de détention possible des migrants aux frontières extérieures de l'UE. 

Ces dispositions sont portées à la fois par Emmanuel Macron et la Première ministre italienne Giorgia Meloni, à la tête d'un parti postfasciste. Les deux chefs d'État ont affiché une cohésion qui interpelle les observateurs, et à Paris, on estime qu'il existe une vision partagée de la gestion de la question migratoire entre la France et l'Italie.