On se dirige vers quelque chose auquel les gens ne vont plus adhérer

Martin Blachier : en quoi c'est un problème qu'il soit plus contagieux ?

Martin Blachier était l'invité de l'émission «24h Pujadas» diffusée sur LCI ce lundi 29 novembre 2021.

Ça reste une pathologie qui est relativement bénigne, la réponse que nous apportons n'a plus rien de rationnel

Martin Blachier: «Je ne vois pas vers quel destin nous allons si nous nous mettons à réagir comme ça. C'est-à-dire que quelle est la stratégie aujourd'hui ? C'est-à dire : on arrête tout le monde de voyager, on empêche tout le monde d'aller d'un pays à l'autre jusqu'à ce qu'on ait trouvé une solution pour traiter ce variant et on recommence cette histoire sans fin, comme ça pendant des années et des années, avec un passe ? Honnêtement, je ne vois pas dans quelle situation...» David Pujadas: «Même si ce variant semble particulièrement virulent ?» Martin Blachier: «Mais virulent ?! C'est le même virus. Il ne semble pas qu'il ait fait disparaître tout le monde en Afrique du Sud ? Ça reste une pathologie qui est relativement bénigne. Je trouve que la réponse que nous apportons à cette épidémie par rapport à ce que c'est devenu, en plus avec l'immunité qu'on a acquise dans la population, devient quelque chose qui n'a plus rien de rationnel. Un G7 des ministres de la Santé, des gens qui parlent d'une situation extrêmement inquiétante. Bientôt, je pense qu'on va refermer la frontière entre les Etats-Unis et l'Europe.»

On se dirige vers quelque chose auquel les gens ne vont plus adhérer

Martin Blachier: «Vous imaginez les conséquences de ces décisions qui sont prises en quelques heures, sans que l'on ne se pose la question de l'impact que ces décisions vont avoir ? Donc je pense que l'on a un petit peu perdu le Nord. Il va falloir rapidement qu'on retrouve un sens commun, puisque là, je pense qu'on a vraiment perdu la raison. Et ce qui m'inquiète aussi, c'est que je pense que la population commence à décrocher, c'est-à-dire qu'il y avait une adhésion des gens à la façon dont cette crise était traitée. Ils ont accepté les trois doses parce qu'on était sur deux doses, plus un booster qui correspondait au schéma qu'on avait pour les autres vaccins. Il y avait l'espoir qu'on allait maintenir une immunité sur le long terme avec ce booster, mais là, on se dirige vers quelque chose auquel les gens ne vont plus adhérer. Donc je ne sais pas quelle va être la réaction des gens, mais en tout cas, moi je comprendrais qu'ils soient en colère et qu'ils soient totalement perdus parce que la réaction qu'apportent les dirigeants de ce monde n'est pas sérieuse.»

En quoi c'est un problème qu'il soit plus contagieux ?

«Ce n'est pas sérieux de réagir aussi vite et aussi fort à un micro signal, d'une petite variation d'un virus dont on ne sait rien et je ne vois pas pourquoi on s'inquiète. Il est hyper contagieux. Et alors? Je veux dire, il y a 90% de la population qui est immunisée et on est déjà en exponentiel avec le delta, et les services hospitaliers bougent à peine. En quoi c'est un problème qu'il soit plus contagieux ? Plus virulent ce n'est pas ce qu'on entend. Donc je ne vois pas pourquoi on panique comme ça. Et même s'il sortait un peu de l'immunité vaccinale, de combien est-ce que ce serait un drame ? J'ai l'impression qu'on se pose même pas ces questions. C'est un espèce de réflexe myotatique de bloquer le monde parce qu'il y a un variant du Sars-Cov-2. Donc s'il y a d'autres variants ? Et les gens, ils vous disent : " Mais la solution c'est quoi ? C'est de vacciner la terre entière. " Mais ça fait 50 ans qu'on essaie de vacciner les Africains contre la tuberculose qui tue des gens tous les ans. On n'arrivera pas à vacciner l'Afrique contre le Sars-Cov-2, c'est impossible. Avec un booster tous les 6 mois, à chaque fois qu'il y a un variants qui sort ?»

Les peuples vont lâcher parce qu'ils ne savent vraiment pas où on va avec cette espèce d'hystérie permanente

«Vers où on va ? Je pense que l'on ne va nulle part. Les gens vont s'en apercevoir et le problème c'est que les dirigeants qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, font des calculs politiques. Parce qu'à chaque fois que quelqu'un a été un peu sérieux avec cette épidémie, il l'a payé politiquement. Donc, Biden, Macron, Johnson et tous les autres ont des réactions qui sont disproportionnées et je pense qu'à un moment, les peuples vont lâcher parce qu'ils ne savent vraiment pas où on va avec cette espèce d'hystérie permanente sur des signaux dont personne ne sait rien.» David Pujadas: «On va voir ce que l'on sait et ce que l'on ne sait pas. Le coup de colère de Martin Blachier à l'encontre des vents dominants. Mais on va mettre votre discours là, que l'on vient d'entendre, mais c'est très intéressant et toutes les voies sont bonnes à entendre.»