L’acharnement judiciaire se poursuit contre la sociologue turque Pinar Selek

L’acharnement judiciaire se poursuit contre la sociologue turque Pinar Selek

L'acharnement contre Pinar Selek continue et il faudra attendre l'été prochain pour une nouvelle audience. Environ cinquante personnes ont suivi la dernière audience vendredi 29 septembre depuis Paris, dans les locaux de sa maison d'édition l'Espace des femmes. 

Ce report est justifié par la demande d'extradition formulée par Ankara, à laquelle Paris n'a pas encore répondu. Interpol affirme de son côté n'avoir jamais reçu cette demande. 

Pinar Selek est victime d'acharnement depuis 25 ans. Elle a été accusée sans preuves d'avoir commis un attentat à la bombe dans le marché aux épices d'Istanbul, a été emprisonnée pendant deux ans et demi et a été condamnée et acquittée à plusieurs reprises des accusations de terrorisme. 

« Les relations diplomatiques peuvent parfois prendre le dessus sur la justice ».

En 2009, elle s'est exilée en France et a obtenu le statut de réfugiée politique. Son dernier acquittement a été annulé par la Cour suprême en juin 2022. Son père, Alp Selek, qui est également avocat, a qualifié ce dossier de "farci de fausses preuves" et a dénoncé cette "affaire très injuste"

Depuis Paris, son avocat français, maître Martin Pradel, dénonce quant à lui une « stratégie d'intimidation » et s’inquiète que « les relations diplomatiques peuvent parfois prendre le dessus sur la justice »

Malgré toutes ces difficultés judiciaires, Pinar Selek continue à défendre inlassablement les droits humains et refuse que son procès entrave son engagement militant.