"Last Panthers", la nouvelle coproduction européenne de Canal+ met en lumière le nouveau visage du crime contemporain.

"Last Panthers", la nouvelle coproduction européenne de Canal+, et le nouveau visage de la criminalité

"Last Panthers", la nouvelle coproduction européenne de Canal+ met en lumière le nouveau visage du crime contemporain. John Renck a accepté de réaliser cette série TV de six épisodes, qui décrit les exploits du gang balkanique appelé "The Pink Panthers", à ce jour jamais démantelé et encore recherché au Proche-Orient, en Asie et en Europe.

D'emblée, le metteur en scène donne à voir la casse très réaliste d'une bijouterie située en plein centre de Marseille, filmant de près des hommes à visage découvert qui, sans mot dire et avec des gestes parfaitement accordés, s'emparent de diamants très précieux.  Avec un sang-froid incroyable, ils aspergent la directrice de l'établissement de peinture rose, leur signature spécifique et reconnaissable. En s'en allant, l'un d'eux vise les policiers mais il tue une fillette, ce qui provoque un véritable chaos.

Le gang est alors suivi de prés par Khalil, un habile policier issu des quartiers  nord de Marseille, et incarné par l'acteur Tarak Rahim, aidé de Naomie, incarnée par Amantha Morton, une Anglaise experte en assurances venue de Londres de la part de Tom, ancien agent de M16, interprété par John Hurt.

Ces derniers sont certains que ce cambriolage est l'œuvre des "Pink Panthers", un gang de renommée internationale issu de l'ancienne Yougoslavie, qui durant les années 2000 a rassemblé toutes sortes de combattants et belligérants des guerres balkaniques qui venaient à peine de prendre fin. Auteurs de très spectaculaires attaques et hold-up de nombreuses bijouteries de luxe en Europe orientale et occidentale, aux Balkans, au Proche Orient et en Asie, ils furent surnommés "Pink Panthers" par la police anglaise, après la découverte d'un collier de diamant qu'ils avaient caché dans une boîte de pommade, comme dans une scène du film "La Panthère rose" sorti en 1963 et réalisé par Blake Edwards.

Dans "The Pink Panthers", qui comporte six volets dont chacun dure 52 minutes,  leur irrésistible attraction pour les diamants mène les protagonistes de Marseille à Londres puis à la frontière croate, la capitale serbe et la côte monténégrine.
 

Tragédie balkanique


"The Pink Panthers" est centrée sur une réalité  très complexe qui est celle du nouveau visage de la criminalité européenne, dont la source remonte aux conflits balkaniques de la fin du siècle dernier, comme l'explique Jean-Alain Laban, ainsi que le journaliste Jérôme Pierrat, un des rares spécialistes du crime organisé, et le Britanique Jack Thorne.
"The Pink Panthers" s'inscrit forcément dans l'histoire hallucinante et chaotique des Balkans, combinée à la chute inévitable du communisme, qui a généré différentes mafias.

Le Franco-algérien Khalil est un policier inspiré mais il reste prisonnier d'un passé compliqué qui le contraint à se confronter à ses anciens amis de la cité. Sa collaboratrice Naomie venue de Londres est toujours hantée par la guerre de Bosnie-Herzégovine et toutes ses victimes qu'elle n'a pas pu ou su sauver. Obsédée par sa mission de récupération des diamants à tout prix, elle ne se révèle  malheureusement pas à la hauteur de ses ambitions.

Milan, un ancien membre du gang, magistralement interprété par Goran Bogdan, catholique d'Herzégovine qui se revendique comédien croate, et le jeune Ismir Gagula, Bosniaque de Sarajevo, est obligé de revenir parmi ses ex compagnons de casse pour libérer son frère.  Il constate à regret que les lois du crime ont changé et que les gangsters d'hier sont aujourd'hui devenus des "banksters", qui travaillent en accord avec des banquiers et de très puissantes entreprises internationales.

Le tournage qui a coûté 20 millions €, a duré six mois, réunissant d'excellents acteurs venus des quatre coins du monde. La série est trilingue et on y parle anglais, français ainsi que des langues slaves : bosniaque, croate, monténégrien et serbe qui, selon les spécialistes, pratiquent une seule et même langue.

"Le sujet des "Panthers" est biblique, tragique et complexe dans sa narration, avec des personnages très forts", comme le souligne le réalisateur Renck, connu comme l'auteur de "Breaking Bad" et "The Walking Dead".