Merzak Allouache s'exprime au sujet de son film Stouh (Terrasses) en compétition à la Mostra de Venise, festival où les responsables algériens qui auraient dû venir soutenir ce film brillent par leur absence.

Il explique le choix des terrasses algériennes, par le point de vue en hauteur qu'elles offrent au cinéaste, et surtout par leur transformation progressive en lieux de vie, de conflit et de squatt, avec cette violence quotidienne qui s'insinue partout dans la société algérienne,  dans les rapports humains et en tous lieux. Des lieux qui montrent des situations toutes cachées, toutes tabous, mais néanmoins très courantes: homosexualité,par exemple, mais aussi la pédophilie que l'on commence à peine à dévoiler publiquement.

Dans ces point de vue en hauteur et à l'abri du regard que constituent les terrasses, les situations sont à la limite de l'absurde que l'on peut rencontrer dans la fiction.

Ainsi la question du printemps arabe ne semble plus concerner l'Algérie où tout un mouvement populaire affirme que le printemps arabe algérien a déjà eu lieu en 1988. Merzak Allouache observe cependant que ce "printemps arabe algérien" n'a pas jusque-là porté ses fruits.

"La société algérienne devrait être en train de se reconstruire après la décennie noire et ses quelque 200 000 morts. Mais elle ne le fait pas; j'ai l'impression que la société algérienne est malade"

Ce qui est sûr, c'est seulement que personne n'a envie que ca recommence, ajoute le cinéaste, d'où le fait que les Algériens adopte le plus souvent une posture d'observateur teintée d'ironie.

Concernat la place du cinéma en Algérie, elle s'est réduite à la protion congrue: le cinéma algérien manque cruellement de  lieux de projections et de spectateurs, ce qui en dit long sur la réalité de la censure et de la liberté d'expression.

Tourner des films devient mêmesuspect en Algérie où la rumeur la critique et la délation règnent en maître et font peser une véritable menace de mort sur le cinéma.