Sur blog, Jérôme Cahuzac, l'ancien ministre du budget demande pardon à la France entière pour ses mensonges. (Capture d'écran du site officiel du PS)

Fraude fiscale : Jérôme Cahuzac avoue et va vers la « transparence » sur son blog

Comme révélé par le Canard Enchaîné, Jérôme Cahuzac, l'ancien Ministre du Budget, a rencontré aujourd'hui les deux juges en charge de son affaire de fraude fiscale. Sur son blog, il a reconnu détenir un compte en Suisse et présente ses excuses pour ses mensonges sur cette « faute inqualifiable » révélée par Médiapart.

Suite aux révélations du Canard enchaîné, selon lesquelles Jérôme Cahuzac, l'ancien ministre du budget démissionnaire, aurait pris rendez-vous avec les juges d'instruction Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke en charge de l'instruction de l'affaire de fraude fiscale qui avait entraîné sa démission, le socialiste a reconnu aujourd'hui sur son blog la véracité de cette indiscrétion. Et surtout, l'authenticité des faits qui lui sont reprochés quant à la détention d'un compte en Suisse, ce qu'il avait toujours démenti, y compris « les yeux dans les yeux » devant le Président de La République.

 

Les explications de Jérôme Cahuzac publiées sur son blog

Voici les explications que l'on peut lire sur le blog de Jérôme Cahuzac actuellement hors ligne, à cause d'un trop grand nombre de connexions :

« Par lettre du 26 mars 2013, j'ai demandé à Messieurs les juges d'instruction Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke de bien vouloir me recevoir afin que, délivré des obligations de ma fonction, je puisse enfin donner les explications qui s'imposent au regard de la détention à l'étranger d'un compte bancaire dont je suis le bénéficiaire depuis une vingtaine d'années.

J'ai rencontré les deux juges aujourd'hui. Je leur ai confirmé l'existence de ce compte et je les ai informés de ce que j'avais d'ores et déjà donné les instructions nécessaires pour que l'intégralité des actifs déposés sur ce compte, qui n'a pas été abondé depuis une douzaine d'années, soit environ 600 000 €, soient rapatriés sur mon compte bancaire à Paris.

A Monsieur le Président de la République, au Premier Ministre, à mes anciens collègues du gouvernement, je demande pardon du dommage que je leur ai causé. A mes collègues parlementaires, à mes électeurs, aux Françaises et aux Français j'exprime mes sincères et plus profonds regrets. Je pense aussi à mes collaborateurs, à mes amis, et à ma famille que j'ai tant déçus.

J'ai mené une lutte intérieure taraudante pour tenter de résoudre le conflit entre le devoir de vérité auquel j'ai manqué et le soucis de remplir les missions qui m'ont été confiées et notamment la dernière que je n'ai pu mener à bien. J'ai été pris dans une spirale du mensonge et je me suis fourvoyé. Je suis dévasté par le remords.

Penser que je pourrais éviter d'affronter un passé que je voulais considérer comme révolu était une faute inqualifiable. J'affronterai désormais cette réalité en toute transparence ».

Du côté de Mediapart qui a révélé l'affaire et a dû faire face à de nombreuses critiques de diffamation, y compris dans le champ médiatique, avec notamment une charge importante du Nouvel Observateur qui a fait flop, Edwy Plenel, le fondateur de la publication en ligne, se réjouit de ce succès éditorial en ces termes sur Twitter :