Précaires, les trois ''voleurs'' avaient récupéré la nourriture considérée non-comestible en raison de ses dates de péremption, pour se nourrir... (Les Gars'pilleurs/Facebook)

Montpellier : jugés pour avoir ramassé des denrées périmées dans les poubelles d'Intermarché !

Moins de 10 jours après le long passage des Enfoirés à Montpellier au profit des Restos du Coeur, trois personnes vont être jugées aujourd'hui dans cette même ville, pour avoir récupéré des sacs de nourriture dans les poubelles de l'Intermarché de Frontignan.

Ces trois personnes ont été interpellées par la BAC le 27 mai 2014, pour avoir "frauduleusement soustrait des denrées périssables avec date dépassée", souligne dans un communiqué le collectif de soutien constitué autour des prévenus. Trois "freegans", trois "robins des bennes", soutenus par le mouvement des Gars'pilleurs, auxquel le site "Alimentation générale", délicatement libellé "la plateforme des cultures du goût", a consacré, ici, un article pour le moins goûtu, parce qu'il met bien en perspective cette réalité absurde, sans ajout de colorants : des hommes et des femmes peuvent être jugés pour avoir voulu ramasser quelques miettes sur les 560 000 tonnes de déchets alimentaires vraisemblablement jetées à la poubelle chaque année, dans le strict cadre formel de la loi, par les hypermarchés français...

Défendus par Me Jean-Jacques Gandini, anarchiste de convictions et ex-président du Syndicat des Avocats de France (SAF), les trois faméliques qui comparaîtront en correctionnelle aujourd'hui à 14h, au Tribunal de Grande Instance de Montpellier, n'auront pas trop à s'inquiéter : leur procès pour lequel un rassemblement de solidarité contre ''la criminalisation de la pauvreté'' est organisé, sera surtout l'occasion d'une réflexion sur cette société de consommation où l'on peut mettre à l'index des denrées finalement encore comestibles, pendant que des foules d'êtres humains en France et ailleurs meurent de faim...

''Quel mal y a-t-il à récupérer des "déchets" dans les poubelles pour nourrir ceux qui ont faim ?'', s'interroge déjà le collectif de soutien dans son communiqué, en rappelant également que l'enseigne d'Intermarché ne s'est pas constituée partie civile contre Léa, Mike et Adrien, trois précaires âgés de 24 à 32 ans qui, depuis leur interpellation, ont dû refaire les poubelles pour manger ! La question reste posée, même si elle est déjà réglée pour tous les anti-gaspilleurs... Maintenant, à la justice de trancher !

 

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