Le chef islamiste de l'Etat Egyptien s'est subitement transformé en apprenti dictateur (TF1/LCI)

Egypte : l’opposition à l’offensive du palais présidentiel, Mohamed Morsi déserte les lieux

Le président égyptien Mohamed Morsi aurait déserté mardi 4 décembre le palais présidentiel encerclé par des dizaines de milliers de manifestants opposés à sa dérive autoritaire. Le chef islamiste de l’Etat transformé subitement en apprenti dictateur a déclenché les foudres de l’opposition démocratique et laïque.

Le départ de Mohamed Morsi de son palais a été confirmé par plusieurs sources proches de la présidence et de ses services de sécurité, selon des sources concordantes.

Selon l’AFP, les manifestants ont coupé des barbelés installés à quelques centaines de mètres du palais et ont avancé sous les tirs des gaz lacrymogènes, en scandant des slogans identiques à ceux clamés lors de la Révolution qui provoqua la chute de Moubarak en février 2011, la police battant en retraite.

L’islamiste Mohamed Morsi a suscité une vague de contestation avec la publication le 22 novembre d'un décret qui empêche toute contestation des décisions présidentielles dans l'attente de l'élection d'un nouveau Parlement.

Le président a par ailleurs ratifié samedi le projet controversé d'une nouvelle Constitution approuvé par l'Assemblée constituante dominée par les islamistes et a annoncé la tenue d'un référendum sur le texte le 15 décembre.

L'opposant Mohamed ElBaradei, ancien directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, coordinateur du Front de salut national, a appelé Mohamed Morsi, dans une tribune publiée dans le Financial Times, à abroger son décret, à renoncer à l'idée d'un référendum et à parvenir à un accord sur une Assemblée constituante davantage représentative de la population égyptienne.

ElBaradei accuse les Frères musulmans de "croire qu'avec quelques coups de crayons ils pourront faire replonger l'Egypte dans le coma". "S'ils continuent [dans cette voie], ils risquent de provoquer une éruption de violence et de chaos qui détruira la société égyptienne", prévient-il, cité par l’AFP.

De nombreux journaux égyptiens indépendants ont suspendu leur parution mardi pour protester contre "la dictature" de Morsi et les banques ont fermé trois heures plus tôt.