Jean-Noël Guérini, le président du Conseil Général des Bouches-du-Rhône

Guérini : retour à la case justice

Jean-Noël Guérini, le président du Conseil Général des Bouches-du-Rhône, a été mis en examen ce matin, à l’issue de son audition par le juge Duchaine.

Plus d’un an après une première mise en examen pour association de malfaiteurs et trafic d’influence, liés à des marchés publics obtenus par son frère Alexandre, les déboires judiciaires sont de nouveau à l’ordre du jour pour M. Guérini. Ils concernent cette fois le licenciement arrangé dont aurait bénéficié l’un de ses plus proches collaborateurs au CG 13.

En 2011, Jean-David Ciot, au service de M. Guérini depuis près de dix ans, était remercié. A priori, rien d’autre qu’une fin de collaboration entre deux hommes. Mais ce sont les conditions de ce licenciement, ainsi que les indemnités perçues par M. Ciot, qui intéressent la justice.

Cette procédure permettait en effet à M. Ciot de se porter candidat aux législatives de 2012. Selon la loi, un membre de cabinet d’une collectivité ne peut prétendre à une élection s’il conserve sa fonction l’année précédant le scrutin. La manœuvre s’apparenterait donc à une démission déguisée, d’autant plus que M. Ciot a perçu 20 000 euros d’indemnités de licenciement de la part du CG 13, en plus de ses allocations chômage.

Ce matin, le juge Duchaine a donc mis en examen M. Guérini pour détournement de fonds publics. M. Ciot est quant à lui entendu en ce moment même dans le cadre de cette affaire.

Pour leur défense, les deux hommes affirment que ce licenciement permettait à M. Ciot de briguer le poste de premier secrétaire fédéral du Parti Socialiste 13 (ce qu’il est devenu en 2012, succédant ainsi à M. Guérini). « J’avais pris l’engagement que le premier secrétaire fédéral ne serait plus membre de mon cabinet », expliquait M. Guérini ce matin.

Dans tous les cas, un petit arrangement était au programme. La justice devra démontrer si c’est le contribuable qui en a fait les frais.