Les chefs d'Etat et de gouvernement réunis à Malte... (Xinhua)

Europe-Méditerranée : ouverture du sommet 5 + 5 à Malte pour construire des ponts et relancer le dialogue

Le sommet 5 + 5 rassemblant L’Espagne, la France, l’Italie, Malte, le Portugal, l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie, et la Tunisie, lancé à Rome en 1990, s’est ouvert 5 vendredi octobre à La Valette, capitale de Malte. Objectif : relancer le dialogue et impulser une coopération sectorielle "de projets".

Les chefs d’Etat et de gouvernement des 5 + 5 se réunissent dans un nouveau contexte, marqué par les révolutions arabes et l’aspiration des peuples de la rive sud à la démocratie et à la justice sociale.

"La Méditerranée n'est pas une frontière qui nous divise mais un pont qui nous unit tous", a déclaré le premier ministre Lawrence Gonzi Maltais, à l'ouverture des travaux, rapporte l’AFP.

"Les événements dans le nord de l'Afrique sont historiques et ont des conséquences sur tous les autres pays", a-t-il poursuivi, appelant de ses voeux "la fin de la violence" et la "démocratie" au Maghreb, ainsi que "la prospérité et la paix", selon la même source.

Le président français François Hollande assiste aux travaux, ainsi que le chef du gouvernement italien Mario Monti et ses homologues espagnol Mariano Rajoy et portugais Pedro Passos Coelho.

Du côté maghrébin, sont présents les présidents tunisien Moncef Marzouki et mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, ainsi que les Premiers ministres marocain Abdelilah Benkirane et algérien Abdelmalek Sellal et le président du parlement libyen Mohamed Magarief.

L’immigration clandestine et la lutte anti-terroriste viennent désormais s’ajouter aux questions clés du co-développement et de la coopération sectorielle, notamment dans les domaines de la formation professionnelle et des énergies renouvelables.

Un "érasmus de la Méditerranée" et des "formations co-dplomantes"

Le président François Hollande avance pour sa part l’idée d'un "érasmus de la Méditerranée" avec le "développement de formations co-diplomantes".

Les PME créées de part et d'autres par les pays respectifs jouent un rôle central dans ce tissu de relations. Les chefs d'Etat et de gouvernement qui adopteront samedi 6 octobre la Déclaration de Malte souhaitent garantir la sécurité des investissements et faciliter la circulation des hommes d'affaires, des chercheurs et des étudiants.

L'Italie, la France et l'Espagne sont présents au Maghreb avec des centaines de PME et inversement l'Italie par exemple compte 25.000 petites et moyennes entreprises créées par des Marocains, a souligné un diplomate italien, indique l'AFP.

"Demain, l'Euro-Méditerranée peut représenter une force politique, économique, intellectuelle, culturelle, unique au monde", estime l'écrivain-diplomate Daniel Rondeau, ex-ambassadeur à Malte, qui représente actuellement la France auprès de l'Unesco, dans une interview accordée au journal Le Figaro.

Selon lui, "ces réunions permettent d'envisager des ripostes collectives et méditerranéennes dans tous les secteurs, y compris celui du contrôle de l'immigration et de l'éducation, fondamentale dans les pays arabes en voie de démocratisation".