Les Etats-Unis à la manœuvre pour éviter l’embrasement au Proche-Orient 

Les Etats-Unis à la manœuvre pour éviter l’embrasement au Proche-Orient 

Partagés entre le soutien inconditionnel de leur allié israélien et la préservation de leurs relations avec les pays arabes, les américains tentent d’empêcher la régionalisation de la guerre qui dévaste Gaza. Le Secrétaire d’Etat, Antony Blinken, est attendu dans la région ce vendredi 5 janvier à la recherche de cet équilibre.

Son agenda ne mentionne pas de visite prévue à Ramallah, auprès du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Les récentes opérations de l'armée israélienne en Cisjordanie, notamment dans le camp de réfugiés de Nour Shams à Tulkarem, ne favorisent pas le dialogue pour une désescalade, et encore moins pour des négociations.

Antony Blinken, qui en est à son quatrième voyage dans la région depuis le 7 octobre, sera accompagné d'Amos Hochstein, un diplomate qui a précédemment contribué aux pourparlers maritimes entre Israël et le Liban concernant les réserves de gaz naturel en mer.

Le défi pour Blinken est de maintenir à flot le partenariat sans faille des États-Unis avec Israël sans aliéner des alliés arabes clés, comme l'Arabie saoudite. Ceci dans un contexte à hauts risques de basculement chaotique avec, outre la guerre à Gaza, les exactions israéliennes en Cisjordanie occupée et le récent assassinat à Beyrouth d'un haut dirigeant du Hamas, Saleh Al Arouri.

Les rebelles houthis au Yémen, quant à eux, perturbent le commerce mondial en ciblant des navires en lien avec Israël en mer Rouge. En réaction, les États-Unis, à la tête d'une coalition maritime, leur ont lancé un ultimatum apparent. Durant le week-end, cette force multinationale a neutralisé plusieurs navires houthis, poussant l'Iran à se positionner militairement dans la zone.

La mise en garde du Hezbollah

Le leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, quant à lui, a présenté une vision stratégique unifiée pour les forces de l'« axe de la résistance », en soulignant la nature nationaliste de leur combat et en mettant en garde. Dans le cas d’une guerre déclarée au Liban, « nous n’aurons pas de limites, pas de restrictions, pas de règles d’engagement ou de frontières (…) l’intérêt national nous obligera à mener la guerre jusqu’à la fin », a-t-il déclaré.

Les regards se tournent à présent vers la Cour internationale de justice (CIJ) qui examinera bientôt une demande de l'Afrique du Sud accusant Israël d’actes génocidaires à Gaza, tandis que la mobilisation se poursuit à travers le monde en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et de l’acheminement de l’aide humanitaire aux survivants de la tuerie de masse perpétrée à Gaza.