Drame sanitaire suite à la commercialisation d'un complément alimentaire.

Algérie : deux personnes entre la vie et la mort après avoir consommé du RHB

Les premières boîtes du complément alimentaire Rahmat Rabi (RHB) commencent dors et déjà à faire des victimes. Deux personnes diabétiques ont été hospitalisées au CHU de Constantine pour avoir arrêté leurs prises d’insuline pour s’adonner au RHB.«Deux diabétiques sont entre la vie et la mort après avoir consommé ce supposé remède miracle contre le diabète », affirment des sources locales.  
 

Un charlatan dénoncé par Ordre national des médecins mais soutenu par le ministre de la santé 
 

Développé par un supposé chercheur algérien "Toufik Zaibet", le produit en question a,  faut-il le rappeler, suscité des réactions négatives de la part de chercheurs ainsi que du bureau de l’Ordre national des médecins et d’autres professionnels de la santé dans les quatre coins du pays. Ils estimaient que son homologation était une “dérive très grave”.
 
Cependant, le ministre de la santé a soutenu ce supposé chercheur : 
 
“Je l’ai soutenu depuis que j’étais wali de Constantine et je le soutiens toujours parce que je crois en lui”, a affirmé le ministre de la Santé. Et d’ajouter : “Ce produit est passé par toutes les étapes nécessaires bien avant d’être commercialisé, en tant que complément alimentaire.” Abdelmalek Boudiaf poursuivra : “Pour avancer, il faut encourager les porteurs de ce genre de projets pour ne pas les pousser vers l’étranger.”

 

 

De nombreux diabétiques courent des risques

 
Les pharmacies ont connu un rush depuis la commercialisation de ce complément alimentaire.Cédé à 1760 DA et non remboursé, ce produit dont la dénomination est purement populistese se vend déjà comme des petits pains. Ce succès est le résultat d’une large campagne médiatique suivie du soutien indéfectible du premier responsable de l’autorité de santé, à savoir Abdelmalek Boudiaf. Une garantie supplémentaire pour les malades qui n’hésitent pas à se le procurer à n’importe quel prix.
 
L’ordre national des médecins et d’autres professionnels de la santé sont sous le choc. Pour Lotfi Benbahmed, président du Conseil national de l’éthique et de la déontologie et président du conseil national de l’Ordre des pharmaciens, il s’agit d’un complément alimentaire qui n’a  par définition aucun effet thérapeutique, comme des milliers d’autres produits de cette catégorie :
 
«Ce sont des produits dont l’effet rejoint l’effet placebo et n’ont aucun intérêt pour  la santé publique. Cependant, présenté dans un premier temps comme un médicament miracle, sa commercialisation pourrait conduire des patients diabétiques à abandonner leurs traitements.Ce qui constitue un risque sanitaire réel pour une pathologie qui mobilise des efforts considérables de la part du corps médical et des caisses de Sécurité sociale (dépistage, consultations, remboursement de bandelettes et médicaments).»