Le palais de justice de Marseille (Photo : homer242 / Flickr)

Marseille : des témoins chargent Sylvie Andrieux

Troisième jour du procès de Sylvie Andrieux, accusée de détournement de fonds publics. La députée socialiste des quartiers nord de Marseille a dû faire face, hier, à une série de témoignages accablants.

Les débats, qui se tiennent depuis lundi, dureront jusqu'au 22 mars. Mme Andrieux, qui comparaît aux côtés d'une vingtaine d'autres personnes, est soupçonnée d'avoir détourné plus de 700 000 euros de subventions du Conseil Régional au profit d'associations présumées fictives.

Déjà, lundi, plusieurs des prévenus reconnaissaient avoir agi en connaissance de cause, bien conscients que ces associations fantômes n'étaient que des coquilles vides vouées à se remplir de deniers publics.

Sous couvert de vocation sociale généreuse ("réhabiliter l'image des quartiers nord", "lutter contre la délinquance des jeunes",...), ces associations, et les subventions versées, auraient en fait servi à rémunérer illégalement un ensemble de personnes ayant aidé Mme Andrieux à s'implanter dans ces quartiers.

Hier, ce sont les récits de témoins qui sont venus conforter cette version des faits. Certains d'entre eux, simples prête-noms, ou hommes de paille de ce système, ont fait état d'intimidations et de menaces. Après avoir attribué les sommes aux structures fictives, les organisateurs du trafic faisaient en effet pression pour récupérer l'argent ainsi perçu, et le redistribuer aux véritables destinataires.

Ces témoignages accréditent la thèse selon laquelle des pratiques clientélistes particulièrement bien élaborées ont cours sur ce secteur (les 13e et 14e arrondissements) de la ville de Marseille.

Pour l'heure, Mme Andrieux, qui a assuré qu'elle assisterait à toutes les audiences, clame son innocence et continue de se montrer sereine. Jusqu'à quand ?