Le sexisme dans le monde du travail... (DR)

Egalité homme-femme : au-delà des beaux discours, les paroles et actes discriminants

Au fil du temps, et en dépit de toutes les actions menées en faveur de l'égalité homme-femme, le sexisme reste et demeure présent dans notre société. 

Que ce soit dans la rue, un magasin ou sur un lieu de travail, elles sont près de 50% à s'être déjà vu apostrophées bien plus d'une fois dans leur vie avec une des expressions suivantes: "ma poule", "ma belle" ou "ma chérie".

Ces expressions, qui pour certains peuvent sembler affectueuses, sont dans le collimateur des féministes. 

Le phénomène persiste en entreprise. Un sondage publié par LH2 dresse la liste des expressions sexistes les plus courantes. Sur un total de 8063 femmes interrogées, "69%" affirment avoir eu droit à "ne fais pas ta blonde" et pour 59% d'entre elles "elle est de mauvaise humeur, elle doit avoir ses règles".  57% ont déjà eu écho des conversations de leurs homologues masculins émettant des doutes sur leur capacité à occuper des postes importants, diriger des équipes. 

En entreprise, en matière salariale, 3/4 des femmes sont moins bien payées que les hommes. Avec 16700€ pour les femmes contre 29.000€ pour les hommes, l'inégalité hommes-femmes est omniprésente. Pourtant, en 1945, "le salaire féminin" a été supprimé et remplacé par "A travail égal, salaire égal", mais rien n'y fait. 

Un anaconda face à Cléopâtre

Le dernier scandale sexiste qu'ait connu la France remonte aux Jeux Olympiques de Sotchi. Philippe Candeloro et Nelson Montfort auraient été accusés de propos jugés "graveleux et sexistes". L'ancien patineur aurait déclaré entre autres, à l'égard de la canadienne Kaetlyn Osmond: "Moi, je connais plus d'un anaconda qui aimerait venir l'embêter un petit peu, cette jeune Cléopâtre canadienne". Plus de 200 plaintes de téléspectateurs avaient été enregistrées par les gendarmes de l'audiovisuel. 

Si au quotidien, les expressions sexistes ne sont pas près de disparaître, du côté du droit français, on note plusieurs changements. Plus de "Mademoiselle". Du moins officiellement, car même si son usage n'est pas interdit par la loi, son utilisation dans les formulaires administratifs est devenu contraire aux consignes de l’État. "En bon père de famille" qui figurait dans le code civil a été remplacé par "gestion raisonnable». La loi de 1970 a également supprimé le terme de "puissance paternelle" et l'a remplacée par "autorité parentale" . Bien d'autres modifications langagières se font jour, comme toutes les transformations en genre des mots qui se déclinaient il n'y a pas si longtemps encore exclusivement au masculin. Mais bien que nécessaires, sont-ils suffisants?