Une création originale et inspirée

White Spirit : les Derviches tourneurs de Damas et l'Ensemble Al Nabolsy enchantent Paris

"L'Ange Djibril apparut au Prophète et lui dit : "Dis à Abou Bakr que le Dieu lui envoie Son salut et qu'il est satisfait de lui". Dès qu'Abou Bakr eut entendu ce que le Prophète lui avait rapporté de l'ange, il se mit à tourner sur lui-même, emporté par une joie extrême."

Cette explication de la danse soufie, danse des derviches tourneurs, est selon la légende un point de départ des héritages visuels et musicaux des soufis, reprises par Shoof et l'Ensemble syrien Al Nabolsy qui accordent les volutes de graffs aux tournoiements des robes, soutenus par la puissante voix de Nouredine Khourchid. Fils de d'Abou al-Nour, cheik des soufis Shâdhiliyya, parmi les plus significatifs du monde arabe, le chanteur possède une rare maîtrise et virtuosité ainsi qu'un haut niveau d'interprétation. Son ensemble comprend sept munshid -hymnes-odes- de l'association Shâdhiliyya et trois derviches tourneurs, danseurs de la confrérie Mawlawiyya. Leur nom a pour origine la notion de Mawiana (notre maître), également surnom de Djalâl al-Din al-Rûmi (1207-1273), qui fut leur guide spirituel.

La danse était  la base et demeure de nos jours, l'expression spontanée d'un état second qui se manifeste à la moindre évocation spirituelle. 
Chez les soufis, le chemin vers le divin se révèle par la danse jusqu'à la transe, également par la répétition des mêmes motifs chantés et dansés qui aident à l'âme de  revenir à la source première. 
Ce très mystique mouvement de l'islam moyen oriental dont les débuts remontent au IXème siècle  est une véritable recherche d'une semi conscience, soutenue par séquence musicale reproduite à l'infini. 
 
Une création originale et inspirée
Ces artistes ont créé leur programme original au Musée du Quai Branly à Paris en confrontant le sacré et le profane, la musique aux arts visuels. Leur projet nommé "White Spirit" est le résultat d'une activité acharnée entre Shoof, un savant maître d'art de la rue et de la calligraphie arabe, d'origine tunisienne et de l'ensemble syrien Al Nabolsy. 
Unis, ils ont matérialisé des textes sacrés et Shoof est parti à la conquête spirituelle d'une transe commune en montrant sa pure énergie, venue des profondeurs intérieures, que chacun  transporte sur l'horizon, qu'il a dessiné et verticalisé comme la lumière du ciel en obtenant force et  pouvoir de communier avec elle.
La présentation d'une heure et demie dans la magnifique salle du Théâtre Claude Levi Strauss du Musée parisien est au programme jusqu'au dimanche 15 novembre.
La direction  artistique est assurée par Jean-Hervé Vidal et Mehdi Ben Cheikh.